Livre : De Harper Lee.
Événement déclencheur : Il y a plusieurs événements déclencheurs possibles : la découverte des pièces de monnaie dans l’arbre à l’extérieur de la maison des Radley, le fait que Scout entende le rire de Boo à l’intérieur de la maison, et le fait que Jem se fasse presque tirer dessus par le père de Boo et qu’il trouve ensuite son pantalon maladroitement raccommodé sur la clôture. En réalité, tous ces événements font partie d’un tout, mais puisqu’il faut en choisir un seul comme événement déclencheur, je choisirai le pantalon de Jem, car c’est le grand moment qui influence vraiment la perception qu’ont les enfants (et surtout Jem) de leur voisin reclus, Boo Radley.
L’un des aspects les plus intéressants de la structure de cette histoire axée sur les personnages est que l’événement déclencheur est en fait un dispositif de cadrage pour l’intrigue secondaire de Boo Radley, qui reprend dans le dernier huitième de l’histoire. L’intrigue principale – le procès de Tom Robinson – n’est évoquée dans le premier acte que sur le plan thématique.
Premier nœud dramatique : Les enfants apprennent que leur père, Atticus, a accepté de défendre le Noir Tom Robinson dans un procès pour viol, et que la ville désapprouve cette décision. C’est à ce moment-là que Jem et Scout sont plongés dans le conflit des préjugés aveugles, qu’ils n’ont fait que flirter sans le savoir tout au long du premier acte.
Premier pivot dramatique : Malgré les supplications de leur père qui leur demande de tendre l’autre joue lorsqu’ils sont critiqués pour ses choix, Jem perd son sang-froid lorsque la vieille femme grincheuse Mme Dubose insulte Atticus. Jem détruit ses fleurs et Atticus oblige Jem à passer le mois suivant à lui faire la lecture.
Nous voyons l’accent mis par Mme Dubose sur la force antagoniste – un préjugé cruel et sans fondement. C’est un personnage unique, qui meurt rapidement et sort de l’histoire, mais elle est représentative de la force antagoniste globale.
Point médian : À la veille du procès de Tom Robinson, Jem et Scout suivent leur père jusqu’à l’endroit où il monte la garde à l’extérieur de la prison. Une foule de lyncheurs arrive, et Scout, sans le savoir, les affronte et leur fait honte pour qu’ils s’en aillent. Il s’agit d’un moment de vérité si subtil et si beau : il n’est jamais énoncé ouvertement, mais prouvé par les actions d’une enfant qui ne se rend même pas compte de ce qu’elle fait.
Deuxième pivot dramatique : Au début du procès, M. Ewell, le père de la jeune fille censée avoir été violée, commence à témoigner de façon virulente contre Tom.
Troisième nœud dramatique : Malgré la défense éloquente d’Atticus et l’absence de preuves évidentes, le jury déclare Tom coupable. Le Troisième nœud dramatique est rendu particulièrement personnel par la réaction de Jem. Il est accablé par l’injustice de la situation et peine à comprendre.
Bien qu’il ait gagné le procès, M. Ewell jure de se venger d’Atticus pour l’avoir humilié à la barre des témoins.
Le point culminant : À Halloween, M. Ewell attaque Jem et Scout alors qu’ils rentrent chez eux après avoir participé à un concours de beauté. Jem perd connaissance et se casse le bras. Les enfants sont sauvés lorsque Boo rompt sa solitude et tue M. Ewell avec un couteau de cuisine.
Moment fort : Scout convient avec le shérif qu’elle dira que M. Ewell est tombé sur son couteau, afin de protéger Boo d’un examen et d’une attention inutiles. Après avoir passé la majeure partie de l’histoire à essayer de trouver un moyen de l’apercevoir, elle comprend finalement qu’il vaut mieux le laisser vivre en paix.
Résolution : Scout raccompagne Boo chez lui. Debout sous le porche, elle passe en revue les événements des dernières années et réalise que Boo a toujours veillé sur elle et Jem.
Notes : Cette histoire n’est pas axée sur l’intrigue. Et pourtant, notez à quel point la structure est serrée et parfaite, chaque événement arrivant au bon moment et faisant tourner l’intrigue, de manière serrée mais douce, comme il se doit.