Écrire un roman est un rêve que partagent de nombreux passionnés de lecture et d’écriture. Mais transformer une idée en une histoire cohérente, vivante et captivante est un véritable défi. Entre inspiration, structure, personnages et discipline, l’écriture d’un roman demande autant de créativité que de méthode. Voici une méthode claire et des conseils concrets pour vous aider à écrire votre premier roman et aller jusqu’au bout de votre projet littéraire.
1. Trouver l’idée de départ
Tout commence par une idée. Elle peut surgir d’une image, d’une phrase, d’une émotion, d’un souvenir ou d’une question. Mais une idée seule ne suffit pas. Pour écrire un roman, vous devez trouver le fil conducteur, le conflit central ou le thème profond qui donnera de la matière à votre histoire.
✏️ Conseil : Notez toutes vos idées sans les juger. Laissez-les mûrir, puis choisissez celle qui vous obsède le plus. Si vous ne pouvez pas l’oublier, c’est probablement la bonne.
2. Construire une intrigue solide
Un roman repose sur une structure narrative claire, qui guide le lecteur d’un point A à un point B en passant par des rebondissements. La méthode des trois actes est l’une des plus simples et des plus efficaces :
Acte I : la mise en place – Présentez le héros, son monde et l’élément déclencheur qui bouleverse sa vie.
Acte II : la confrontation – Faites monter les obstacles, les conflits et les dilemmes.
Acte III : la résolution – Offrez une fin logique, satisfaisante ou surprenante.
📘 Astuce : K.M. Weiland, dans Structurez votre roman (lien sponsorisé), rappelle qu’un bon récit suit une logique émotionnelle autant que narrative. Chaque scène doit avoir une raison d’exister.
3. Créer des personnages vivants
Les lecteurs se souviendront de vos personnages bien plus que de votre intrigue. Pour qu’ils soient crédibles, ils doivent avoir des désirs, des peurs, des contradictions et une évolution.
Donnez-leur une biographie (même succincte).
Offrez-leur un objectif clair.
Créez un antagoniste fort (personne, système, ou peur intérieure).
Faites-les changer au fil de l’histoire.
❤️ Conseil d’auteur : Un bon personnage n’est pas parfait. Il est humain, donc imparfait.
4. Choisir le bon point de vue et la voix narrative
La voix du narrateur détermine la relation entre le lecteur et votre histoire.
À la première personne, on plonge dans les émotions du héros.
À la troisième personne, on peut explorer plusieurs points de vue.
La voix narrative doit refléter le ton du roman : poétique, ironique, réaliste ou dramatique.
🗣️ Astuce : Faites des essais. Réécrivez une même scène à la première et à la troisième personne pour sentir la différence.
5. Trouver votre rythme d’écriture
Un roman ne s’écrit pas en un jour. Il demande régularité et discipline. Fixez-vous des objectifs réalistes : par exemple, 500 mots par jour ou trois séances d’écriture par semaine. Créez une routine, un lieu propice et un moment où votre créativité est à son apogée.
⏰ Conseil pratique : L’important n’est pas d’écrire vite, mais d’écrire souvent. L’élan vient en écrivant.
6. Laisser reposer et réécrire
Une fois le premier jet terminé, félicitations : vous avez écrit votre roman ! Mais ce n’est que la première étape. Laissez votre texte reposer quelques semaines, puis relisez-le avec un regard neuf. La réécriture vous permettra de :
Clarifier certaines scènes,
Couper les longueurs,
Améliorer le style et la cohérence,
Donner plus de profondeur à vos personnages.
✍️ Astuce : Ne tombez pas dans la perfection éternelle. Un roman n’est jamais « fini », il est simplement prêt à être partagé.
7. Faire lire et recueillir des avis
Avant d’envoyer votre manuscrit à un éditeur ou de l’auto-publier, faites-le lire à des bêta-lecteurs : amis lecteurs, auteurs amateurs, ou groupes d’écriture. Leurs retours objectifs vous aideront à repérer les faiblesses que vous ne voyez plus.
💬 Conseil : Choisissez des lecteurs bienveillants, mais honnêtes. Le but n’est pas d’être flatté, mais de progresser.
8. Publier votre roman
Aujourd’hui, vous avez plusieurs options :
L’édition traditionnelle, en soumettant votre manuscrit aux maisons d’édition.
L’autoédition, sur des plateformes comme Amazon KDP, Kobo Writing Life ou Librinova.
Vous avez aussi plusieurs formats :
Le livre papier, le grand classique indétronable disponible en librairie,
Le livre électronique ou ebook, disponible sur les liseuses et les smartphones
Le livre audio, un format en plein essor pour toucher un nouveau public.
🚀 Astuce : Quelle que soit la voie choisie, soyez fier de votre parcours. Vous avez transformé une idée en œuvre littéraire.
Conclusion : écrire un roman, c’est apprendre à persévérer
Écrire un roman, c’est avant tout un voyage intérieur. Vous allez douter, réécrire, parfois tout recommencer. Mais chaque mot vous rapproche de votre voix d’auteur. N’attendez pas le moment parfait : commencez maintenant. L’inspiration vient en écrivant, pas en attendant.
🌟 « Un écrivain, c’est quelqu’un qui écrit. » — K.M. Weiland
Le pitch n’est pas qu’un simple résumé, c’est un outil stratégique aux multiples avantages. Il vous aidera à écrire votre roman et peut faire partie de votre méthode habituelle pour écrire des best-sellers. Voici pourquoi il est essentiel :
1. Clarifier votre propre vision
Avant même de parler aux autres, le pitch vous force à comprendre l’essence de votre histoire. Si vous n’arrivez pas à expliquer votre roman en quelques phrases, c’est souvent le signe que votre concept n’est pas encore assez clair dans votre esprit.
Le pitch agit comme un test de cohérence : Qui est vraiment votre protagoniste ? Quel est le conflit central ? Où va l’histoire ? Ces questions fondamentales doivent avoir des réponses nettes avant de vous lancer dans l’écriture de 300 pages.
2. Maintenir le cap pendant l’écriture
Écrire un roman prend des mois, parfois des années. Il est facile de se perdre en chemin, d’ajouter des intrigues secondaires qui diluent votre propos, ou de s’éloigner de votre idée initiale.
Votre pitch devient votre boussole. Quand vous hésitez sur une scène ou un personnage, revenez à votre pitch : est-ce que cela sert l’histoire centrale que j’ai définie ? Si non, c’est peut-être à couper.
3. Tester l’intérêt de votre idée
Avant d’investir un an de votre vie dans un roman, il est sage de tester le concept. Racontez votre pitch à des amis, à d’autres écrivains, à des lecteurs potentiels. Leurs réactions vous donneront des indices précieux :
S’ils posent immédiatement des questions enthousiastes, c’est bon signe
S’ils semblent confus ou indifférents, votre concept nécessite peut-être du travail
Leurs questions révèlent souvent ce qui manque à votre histoire
4. Vendre votre projet (littéralement)
Dans le monde professionnel de l’édition, le pitch est indispensable :
Agents littéraires : Vous avez souvent 30 secondes pour capter leur attention lors de salons ou dans une lettre de requête
Éditeurs : Même votre agent devra pitcher votre livre aux comités éditoriaux
Libraires et distributeurs : Ils ont besoin de savoir comment présenter votre livre aux lecteurs
Lecteurs eux-mêmes : La quatrième de couverture, les descriptions en ligne… tout repose sur votre capacité à pitcher
5. Créer du bouche-à-oreille
Une fois publié, votre roman se vendra en grande partie grâce au bouche-à-oreille. Si votre pitch est mémorable, les lecteurs pourront facilement le partager :
« Tu dois lire ce livre ! C’est l’histoire d’une femme qui découvre qu’elle peut revivre la même journée jusqu’à ce qu’elle empêche un meurtre, mais chaque tentative change qui sera la victime. »
Un pitch clair se propage. Une intrigue confuse reste dans l’ombre.
6. Identifier les faiblesses de votre concept
Parfois, en rédigeant votre pitch, vous réalisez que :
Votre protagoniste est passif (il subit plutôt qu’il n’agit)
Les enjeux sont trop faibles ou flous
L’histoire ressemble trop à un autre livre célèbre
Le concept est trop compliqué pour être expliqué simplement
Ces découvertes sont précieuses car elles vous permettent de corriger le tir AVANT d’avoir écrit 200 pages.
7. Se démarquer dans un marché saturé
Des milliers de romans sont publiés chaque année. Un pitch percutant est ce qui fait qu’un agent ouvrira votre manuscrit plutôt qu’un autre, qu’un lecteur achètera votre livre plutôt que celui d’à côté.
Dans un monde où l’attention est limitée, vous avez quelques secondes pour convaincre. Le pitch bien travaillé est votre meilleure arme.
8. Gagner en confiance
Avoir un pitch solide vous donne de l’assurance. Quand quelqu’un vous demande « tu écris sur quoi ? », vous ne bafouilleriez plus. Vous avez une réponse claire, engageante, qui fait honneur à votre travail.
Cette confiance est contagieuse : si VOUS croyez en votre histoire, les autres y croiront aussi.
Maintenant, voyons comment VOUS pouvez rédiger votre propre pitch pour votre roman :
Un bon elevator pitch de roman suit généralement cette structure :
« Quand [événement déclencheur], [protagoniste + caractéristique unique] doit [objectif/quête], sinon [enjeux/conséquences]. »
Exemples concrets :
Harry Potter : « Quand un jeune orphelin découvre qu’il est un sorcier, il doit apprendre la magie et affronter le mage noir qui a tué ses parents, sinon celui-ci reviendra détruire le monde des sorciers. »
Hunger Games : « Quand une adolescente se porte volontaire pour remplacer sa petite sœur, elle doit survivre à un jeu télévisé mortel où 24 jeunes s’entretuent, sinon sa famille et son district seront anéantis. »
Les ingrédients d’un pitch percutant
1. Un protagoniste intéressant Ne dites pas juste « un homme » ou « une femme ». Ajoutez un détail qui le rend unique : « un détective amnésique », « une avocate qui entend les pensées », « un adolescent qui voit les fantômes ».
2. Un concept « high concept » C’est l’idée qui fait dire « wow, je n’ai jamais lu ça ! » Souvent, c’est une collision entre deux éléments : « Roméo et Juliette rencontre des zombies », « Un thriller psychologique dans l’espace », « Pride and Prejudice mais avec des dragons ».
3. Des enjeux clairs et élevés Qu’est-ce qui est en jeu ? Plus c’est vital (mort, amour, survie, identité), plus c’est engageant. Évitez les enjeux vagues comme « trouver le bonheur ».
4. Une tension immédiate Votre pitch doit contenir un conflit, un paradoxe, une urgence. « Un tueur en série doit attraper un autre tueur en série » est plus tendu que « un policier enquête sur des meurtres ».
Exercice pratique
Essayez de répondre à ces questions en une phrase chacune :
Qui est votre protagoniste ? (avec un trait distinctif)
Que veut-il/elle par-dessus tout ?
Qui ou quoi l’empêche d’obtenir ce qu’il/elle veut ?
Que se passera-t-il s’il/elle échoue ?
Assemblez ces réponses et vous aurez votre pitch de base.
Le test du « Et alors ? »
Votre pitch doit résister au test du « et alors ? » Si quelqu’un peut dire « et alors ? » après votre pitch, c’est que les enjeux ne sont pas assez clairs ou pas assez importants.
❌ « C’est l’histoire d’une femme qui déménage à Paris. » → Et alors ?
✅ « Quand une veuve découvre que son mari assassiné menait une double vie à Paris, elle doit infiltrer le monde criminel français pour venger sa mort avant que les meurtriers ne s’en prennent à elle. » → Là, on veut savoir la suite !
Astuces supplémentaires
Testez votre pitch sur des gens : Si leurs yeux s’illuminent et qu’ils posent des questions, c’est gagné. Si ils hochent poliment la tête, retravaillez-le.
Limitez-vous à 2-3 phrases maximum : Si vous ne pouvez pas expliquer votre roman en 30 secondes, votre concept n’est peut-être pas assez clair.
Utilisez des comparaisons intelligentes : « C’est comme X rencontre Y » fonctionne si X et Y sont bien choisis. « Game of Thrones rencontre Bridgerton » donne immédiatement une image.
Mettez l’accent sur l’originalité : Qu’est-ce qui rend VOTRE roman différent des milliers d’autres dans le même genre ?
Le pitch n’est pas une corvée marketing à faire après coup. C’est un outil créatif et stratégique qui structure votre pensée, guide votre écriture, teste votre concept et ouvre des portes. Un romancier qui maîtrise son pitch maîtrise son histoire. Cela fait partie des outils qui vous aident en amont à préparer votre roman, et en aval à vendre votre roman.
En tant que premier archétype transformationnel du cycle des « arcs de vie », l’arc de la jeune fille est l’histoire par excellence du passage à l’âge adulte. C’est l’histoire de l’angoisse adolescente, des joies et des peines de grandir, et de la lutte pour devenir un être humain pleinement autonome et mature.
Comme tous les arcs, celui de la jeune fille ne se produit pas par hasard. Et (malgré son impatience d’avoir seize ans et d’avoir sa première voiture) elle ne le choisit pas nécessairement. Bien que les humains puissent se préparer aux arcs de transformation, nous ne pouvons pas les initier nous-mêmes. Les circonstances extérieures de notre environnement social et notre propre progression chronologique dans la vie sont des facteurs majeurs qui finissent par créer les forces nécessaires pour déclencher un arc de changement. Ces circonstances peuvent être considérées, à bien des égards, comme la force antagoniste qui définit à la fois l’intrigue et le thème d’un arc de vie.
Pour l’arc de la jeune fille, cette force antagoniste peut être considérée de manière archétypale comme les figures d’autorité qui initient sa transition de l’enfance vers les débuts d’un arc héroïque. Mais dans son conflit intérieur (et parfois extériorisé dans l’intrigue extérieure), nous pouvons également voir qu’elle est confrontée à un prédateur effrayant, un gardien redoutable qui semble l’empêcher de franchir les portes de l’âge adulte.
Les antagonistes de la jeune fille : aspects pratiques et thématiques
Comme mentionné dans l’introduction de la semaine dernière, il existe en réalité plusieurs antagonistes symboliques qui peuvent être considérés comme importants dans les arcs narratifs archétypaux. En particulier, on peut généralement en identifier deux : l’un qui représente le conflit extérieur du protagoniste et l’autre qui symbolise principalement le conflit intérieur. Lequel est lequel dépendra en grande partie des facteurs uniques de votre histoire particulière.
Pour la jeune fille, ces deux antagonistes sont les figures d’autorité et le prédateur.
L’autorité en tant qu’antagoniste archétypal
Réussir son entrée dans l’âge adulte ne se résume pas à passer par la puberté ou à avoir seize ou vingt et un ans. À un niveau plus profond, il s’agit d’une initiation de l’âme, d’une transition profonde de l’innocence et de la dépendance de l’enfance à la complexité et à la responsabilité de l’âge adulte. Cette initiation est, de manière quelque peu paradoxale, guidée par les figures d’autorité dans la vie de la jeune fille.
Le paradoxe réside dans le fait que ces figures d’autorité veulent que la jeune fille suive son arc et grandisse. Les figures d’autorité sont inévitablement celles qui encouragent et même exigent cette transition. Et pourtant, les figures d’autorité sont aussi celles contre lesquelles la jeune fille doit lutter pour « s’échapper ».
Il est toujours possible de représenter ces deux facettes de l’autorité dans des personnages différents : l’autorité encourageante et initiatrice peut être incarnée par un parent ou un aîné sage, tandis que l’aspect négatif de l’autorité égoïste ou étouffante peut être
Cependant, je pense que la plupart d’entre nous peuvent reconnaître que ces deux aspects cohabitent généralement chez une même personne. Les parents qui aiment leurs enfants souhaitent les voir devenir des adultes responsables, même si une partie d’eux-mêmes souhaite garder l’enfant sous leur garde et leur contrôle.
Il est donc important de reconnaître que, bien que l’Autorité soit l’antagoniste archétypal dans l’arc de la jeune fille, elle ne s’oppose pas nécessairement à elle pour des raisons maléfiques ou même purement égoïstes.
Dans l’article sur l’arc de la jeune fille, j’ai mentionné que cette autorité pouvait être caractérisée soit comme le père naïf, soit comme ce que Clarissa Pinkola Estés appelle la « mère trop bonne ». Ces titres signifient que les parents en sont venus à représenter, dans le processus de maturation de la jeune fille, une stagnation et/ou l’achèvement de leur capacité à l’éduquer. Même les meilleurs parents du monde finiront par épuiser ce qu’ils peuvent transmettre à leurs enfants ; à un certain moment, la jeune fille doit toujours se lancer pour apprendre par elle-même.
Bien sûr, cette autorité peut également être représentée par d’autres facettes de la société, telles que les enseignants, les chefs religieux ou les personnalités politiques. Elle peut être représentée de manière abstraite par une « institution » ou le « système ». Elle peut même être simplement intériorisée dans la conscience évolutive de la jeune fille. La voix autoritaire la plus forte, qui tente de la convaincre de rester dans l’ignorance et l’irresponsabilité, peut être celle qui résonne dans sa tête, lui disant qu’elle ne sait pas ce qu’elle fait, qu’elle devrait simplement faire confiance à ceux qui savent mieux qu’elle, qu’elle ferait mieux de faire ce qu’on lui dit. En effet, cet état d’esprit peut être l’antagoniste le plus redoutable auquel toute jeune fille est confrontée et, s’il n’est pas surmonté, il peut faire en sorte qu’une personne reste longtemps soumise à l’Autorité.
Le Prédateur en tant qu’antagoniste archétypal
L’Autorité est l’antagoniste archétypal le plus évident auquel toute jeune fille doit faire face. Mais il existe une autre force opposée importante dans son parcours : le Prédateur.
Classiquement, le prédateur est mieux représenté dans des contes tels que « Les sept femmes de Barbe-Bleue » et « La fille sans mains ». Ces deux histoires mettent en scène une force masculine prédatrice qui souhaite épouser la jeune fille. Dans la première, il s’agit du personnage principal, Barbe-Bleue, qui a notoirement assassiné toutes ses précédentes épouses et conservé leurs corps enfermés dans une pièce secrète. Dans le second, c’est le Diable qui coupe les mains de la jeune fille lorsqu’elle le repousse.
Symboliquement, le Prédateur représente une présence masculine séduisante mais toxique. La jeune fille, à l’aube de son éveil sexuel et d’un monde nouveau qu’elle ne comprend pas encore, manque au départ de la sagesse nécessaire pour faire la distinction entre ce Prédateur toxique et le masculin digne représenté par le Protecteur.
Bien qu’il soit souvent caractérisé par un intérêt amoureux, l’implication du Prédateur auprès de la Jeune fille n’est pas nécessairement romantique ou sexuelle. Il représente fondamentalement les dangers séduisants du monde étrange et excitant « là-bas ». Mais au début, la jeune fille ne reconnaîtra pas que le prédateur est, en substance, une extension du côté obscur de cette même autorité contre laquelle elle lutte pour s’individualiser. Si elle tombe sous l’emprise de cet aspect contrôlant de la masculinité, elle n’obtiendra pas l’indépendance qu’elle recherchait en « l’épousant », mais se retrouvera au contraire plus profondément enracinée que jamais dans les structures autoritaires mêmes qu’elle cherchait à dépasser.
Il est possible que des figures d’autorité sages (dont la jeune fille doit néanmoins encore s’individualiser) reconnaissent la menace que représente le prédateur et lui donnent des conseils (au moins partiellement ignorés) contre son implication avec lui. Mais comme dans les contes populaires mentionnés ci-dessus, il est habituel que les figures d’autorité s’associent au plan du prédateur pour prendre la jeune fille pour épouse. Cela peut provenir d’un désir égoïste de maintenir la jeune fille sous leur contrôle ou à leur avantage (comme la mère de Rose dans Titanic, une femme qui s’est explicitement opposée à l’individualisation de sa fille en exigeant qu’elle épouse un homme riche mais brutal), ou bien le « père naïf » et la « mère trop bonne » (comme dans l’histoire de « La fille sans mains » et dans tant d’autres contes de fées sur les bébés maudits) soient simplement trop stupides ou asservis pour reconnaître ou s’opposer à la proposition du prédateur à leur fille.
Titanic (1997), Paramount Pictures.
Cependant, il est également important de reconnaître que le Prédateur est en fin de compte représentatif d’un aspect psychique de la Jeune Fille elle-même alors qu’elle entreprend ce voyage. Le Prédateur est la « voix intérieure critique », la voix dans sa jeune tête qui lui dit qu’elle n’est pas assez bonne, assez intelligente, assez courageuse pour déjouer les ruses du Diable et traverser seule le Désert.
Dans de nombreuses histoires, le prédateur peut être le plus représentatif de la lutte intérieure de la protagoniste contre ses propres insécurités et ses propres peurs. Après tout, grandir est une entreprise effrayante, et souvent, les parties sombres et dominantes de nous-mêmes sont nos adversaires les plus redoutables.
Comment les antagonistes archétypaux de la jeune fille agissent dans le conflit et le moment culminant Le rôle le plus fondamental de l’antagoniste est de générer le conflit de l’intrigue. Pour ce faire, l’antagoniste crée constamment des oppositions ou des obstacles qui empêchent le protagoniste d’atteindre l’objectif de l’intrigue. Ces obstacles obligent le protagoniste à reconsidérer son mode de vie, ses croyances et ses tactiques. L’opposition de l’antagoniste le force à évoluer, ce qui permet de créer une histoire extériorisée qui entraîne également une transformation personnelle chez le protagoniste.
Dans l’arc narratif de la jeune fille, l’objectif de l’intrigue du protagoniste peut être multiple (obtenir son diplôme d’études secondaires, trouver un emploi, fuguer, rester à la maison, attirer l’attention d’un être cher, acquérir une nouvelle compétence, survivre à une catastrophe, etc. ). Mais l’objectif thématique sera toujours celui de grandir, d’acquérir une certaine indépendance, autonomie et responsabilité personnelle.
Cela signifie que les antagonistes archétypaux d’un arc narratif de la jeune fille s’opposent toujours fondamentalement, d’une manière ou d’une autre, à son passage à l’âge adulte. Il est possible qu’ils soient finalement favorables à sa maturation (après tout, quel parent ne souhaite pas que son enfant obtienne son diplôme d’études secondaires ?), mais pas à la manière dont la jeune fille s’y prend (par exemple, elle souhaite peut-être aller dans une université différente de celle où ses parents ont étudié).
Ce qui importe, c’est que la protagoniste souhaite quelque chose qui représente ou permette son individuation et son initiation à l’âge adulte, et que l’antagoniste autoritaire crée des obstacles, même s’il est bien intentionné (comme les parents traditionnels de Jess dans Bend It Like Beckham, qui veulent simplement qu’elle soit heureuse et réussisse selon les normes habituelles de leur culture).
Bend It Like Beckham (2002), Fox Searchlight Pictures.
La présence du prédateur peut être plus compliquée. Habituellement, il agira davantage comme un contagoniste, un personnage d’impact apparemment plus sage qui semble offrir à la protagoniste ce qu’elle recherche : un moyen de sortir de son enfance pour entrer dans un nouveau mode d’existence. Mais un véritable prédateur finira par se révéler être un obstacle à l’individuation de la protagoniste. Elle peut se rendre compte que pour s’individualiser par rapport à l’autorité, elle devra peut-être aussi s’individualiser par rapport au prédateur. (Bien que, comme dans le cas de M. Rochester dans Jane Eyre, il soit toujours possible que le prédateur se rachète après avoir pris conscience de son comportement dominateur et qu’il bénisse plutôt la croissance de la protagoniste).
Jane Eyre (2006), WGBH/BBC.
Laquelle de vos forces antagonistes archétypales est le véritable antagoniste de votre histoire dépendra de celle qui sera finalement vaincue au moment culminant. Habituellement, l’antagoniste de la « sous-intrigue » sera vaincu auparavant, mais il est également possible que la véritable confrontation au moment culminant permette une résolution facile du conflit secondaire par la suite.
À moins que l’autorité dans votre histoire ne soit vraiment malveillante (comme le représentent les archétypes de l’ombre plus anciens), il est probable que la transformation de la jeune fille (selon la belle expression de Kim Hudson) « renouvellera le royaume ». Les parents et autres figures d’autorité grandiront eux-mêmes grâce à l’initiation de la jeune fille. Ils la reconnaîtront comme une adulte en devenir et une égale, ils s’écarteront de son chemin et ils béniront probablement sa vie future en lui souhaitant le meilleur.
À bien des égards, l’arc narratif de la jeune fille est le plus relationnel de tous les arcs narratifs, car son antagoniste archétypal est, dans la vie de la plupart des humains, non pas corrompu, mais simplement restrictif. L’autorité ne devient le « méchant » que lorsqu’elle s’oppose égoïstement à une croissance nécessaire. Peut-être plus que toutes les autres forces antagonistes inhérentes, les antagonistes de la jeune fille offrent la possibilité de suivre les arcs de croissance les plus forts qui soient, car la transformation de la jeune fille les incite à suivre leurs propres arcs. En effet, l’arc transformationnel qui suit l’archétype statique du parent est celui de la reine, qui consiste à devenir un véritable leader qui permet et encourage l’indépendance et la responsabilité de ceux dont on a la charge.
Écrire un roman est un rêve partagé par des milliers de personnes à travers le monde. Pourtant, beaucoup abandonnent en cours de route, faute de méthode, de temps, ou simplement par peur de ne pas être « à la hauteur ». L’arrivée de l’IA, et notamment de ChatGPT, a changé la donne. Grâce à l’intelligence artificielle, il est désormais possible de s’appuyer sur un véritable assistant créatif capable de générer des idées, de proposer une structure de roman, d’imaginer des personnages et même d’aider à travailler un arc narratif solide.
Après avoir beaucoup lu d’articles et vu plusieurs vidéos qui en parlent, j’ai collecté tous les points positifs qui donnent du sens à l’utilisation de l’IA pour écrire un roman (ce qui n’empêche pas de connaître les principes de base de l’écriture et de la structure de romans).
Dans cet article, nous allons voir comment écrire un roman avec ChatGPT, en explorant les techniques, les prompts efficaces et les bonnes pratiques pour tirer parti de l’IA, sans perdre votre identité d’auteur.
1. Pourquoi utiliser l’IA pour écrire un roman ?
Avant d’entrer dans la pratique, il est important de comprendre ce que l’intelligence artificielle apporte à l’écriture romanesque.
Gain de temps : écrire un roman demande souvent plusieurs mois, voire plusieurs années. Avec ChatGPT, vous pouvez accélérer les phases de recherche, de planification et de brouillon.
Boîte à idées illimitée : quand l’inspiration manque, l’IA propose des pistes originales pour l’intrigue, les rebondissements ou les décors.
Clarté narrative : un prompt bien formulé peut générer une structure de roman claire, avec une progression logique et captivante.
Accompagnement créatif : loin de remplacer l’auteur, ChatGPT joue le rôle de partenaire, de miroir d’idées, d’atelier d’écriture disponible 24/7.
En résumé, l’IA ne vous écrit pas un roman « tout fait », mais elle vous aide à surmonter les blocages et à bâtir une œuvre plus rapidement et plus efficacement.
2. Comprendre la puissance du prompt
La clé pour écrire un roman avec ChatGPT réside dans la manière dont vous formulez vos demandes, appelées prompts.
Un prompt mal formulé donnera un texte générique et peu inspirant. Un prompt précis et détaillé permettra à l’IA de générer un contenu adapté à vos besoins.
Exemple de prompt basique :
« Écris une intrigue pour un roman policier. »
Résultat : vous obtiendrez un résumé rapide, mais assez cliché.
Exemple de prompt optimisé :
« Écris une intrigue détaillée pour un roman policier contemporain. Le héros est une femme détective privée de 35 ans, qui vit à Paris et lutte contre ses propres démons intérieurs. Donne-moi un plan en trois actes avec des rebondissements et une révélation finale. »
Résultat : une trame riche, structurée, qui peut directement servir de base à l’écriture.
👉 Conseil : n’hésitez pas à dialoguer avec ChatGPT comme avec un coach d’écriture. Posez des questions, affinez vos demandes, testez plusieurs formulations.
3. Construire la structure de roman avec ChatGPT
Un roman réussi repose sur une structure solide. Même les auteurs les plus expérimentés suivent souvent des modèles narratifs. ChatGPT peut vous aider à bâtir cette fondation.
Les grandes structures possibles :
Le schéma en trois actes (mise en place, confrontation, résolution).
Le voyage du héros (Joseph Campbell).
L’arc en cinq actes (inspiré du théâtre classique).
Exemple de prompt pour la structure :
« Propose-moi une structure de roman en trois actes pour une romance contemporaine, avec un conflit central, un obstacle majeur et une résolution émotive. »
ChatGPT pourra vous détailler scène par scène, avec des suggestions d’événements clés, de tensions dramatiques et de moments de résolution.
4. Créer des personnages profonds et réalistes
Sans personnages crédibles, aucune intrigue ne tient la route. L’IA peut vous aider à inventer des protagonistes nuancés, avec des forces, des failles et des objectifs.
Exemple de prompt :
« Imagine un personnage principal pour un roman de fantasy. Donne-moi son âge, son passé, ses motivations, ses peurs, ses relations avec les autres et son arc narratif. »
Résultat : vous obtiendrez une fiche détaillée, une base solide pour enrichir vos dialogues et vos scènes.
👉 Astuce : ChatGPT peut aussi vous aider à tester la cohérence psychologique de vos personnages. Demandez par exemple :
« Comment ce personnage réagirait-il s’il découvrait que son meilleur ami le trahit ? »
5. Travailler l’intrigue et l’arc narratif
Un bon roman repose sur une intrigue captivante et un arc narratif qui transforme vos personnages au fil des pages.
Avec ChatGPT, vous pouvez générer des idées de rebondissements, des conflits internes, des dilemmes moraux ou encore des fins alternatives.
Exemple de prompt :
« Donne-moi trois rebondissements originaux pour un thriller psychologique où le héros est un médecin confronté à un complot dans son hôpital. »
En plus, vous pouvez demander à l’IA de vérifier la progression émotionnelle :
« Vérifie si l’arc narratif de mon héroïne suit une évolution crédible, de la peur à la confiance. »
6. Rédiger avec ChatGPT : écrire un roman chapitre par chapitre
L’étape la plus excitante consiste à passer à l’écriture proprement dite. Ici encore, l’IA ne doit pas remplacer votre plume, mais l’accompagner.
Planifiez chaque chapitre : demandez à ChatGPT un résumé en quelques lignes.
Rédigez un brouillon : laissez l’IA produire une première version, puis réécrivez-la à votre manière.
Ajoutez votre style : l’IA peut générer du texte fluide, mais c’est votre voix d’auteur qui donnera au roman sa singularité.
👉 Exemple :
« Écris le premier chapitre d’un roman de science-fiction basé sur cette intrigue : [résumé]. Utilise un style immersif, avec des descriptions sensorielles. »
7. Les limites de l’intelligence artificielle
Écrire un roman avec ChatGPT est une expérience puissante, mais elle comporte aussi des limites qu’il faut connaître :
Le risque de clichés : l’IA s’appuie sur des modèles existants et peut produire des situations stéréotypées.
Manque d’originalité brute : l’imagination humaine reste irremplaçable pour inventer des univers totalement inédits.
Besoin de réécriture : les textes générés sont une base de travail, pas un produit fini.
C’est pourquoi il est essentiel de considérer ChatGPT comme un outil, pas comme un auteur.
8. Conseils pratiques pour écrire un roman avec ChatGPT
Définissez vos objectifs : voulez-vous un plan, un brouillon, ou un texte presque finalisé ?
Soyez précis dans vos prompts : plus votre demande est claire, plus la réponse sera utile.
Gardez votre style personnel : réécrivez, coupez, enrichissez les propositions de l’IA.
Travaillez l’émotion : l’IA excelle dans la logique narrative, mais c’est à vous d’ajouter la profondeur émotionnelle.
Expérimentez : testez plusieurs prompts pour comparer les résultats et trouver la meilleure direction.
9. Exemple concret : écrire un roman avec ChatGPT pas à pas
Imaginons que vous vouliez écrire un roman d’aventure :
Demandez une intrigue :« Propose-moi une intrigue en trois actes pour un roman d’aventure où un jeune cartographe découvre une cité perdue. »
Créez les personnages :« Donne-moi le profil psychologique du cartographe, de son mentor et de son antagoniste. »
Développez l’arc narratif :« Explique l’évolution du héros, de l’innocence à la sagesse. »
Structurez le roman chapitre par chapitre.
Rédigez chaque chapitre avec des prompts détaillés.
Réécrivez et personnalisez jusqu’à obtenir votre version finale.
Conclusion : écrire un roman avec ChatGPT, une révolution créative
Grâce à l’intelligence artificielle, écrire un roman n’a jamais été aussi accessible. ChatGPT ne remplace pas le talent, la sensibilité et la créativité humaines, mais il fournit un appui puissant pour construire une intrigue, développer des personnages, consolider une structure de roman et donner vie à un arc narratif captivant.
En apprenant à formuler les bons prompts et à dialoguer avec l’IA, vous transformerez vos idées en un projet d’écriture concret. Finalement, l’IA vous offre ce que tout écrivain recherche : une présence constante, des suggestions illimitées et un moyen de franchir les barrières de l’inspiration.
Alors, pourquoi attendre ? Prenez votre clavier, ouvrez ChatGPT et commencez à écrire le roman dont vous rêvez depuis des années.
Et pour finir…
J’ai demandé à ChatGPT de me proposer justement une trame de roman policier comme vu plus haut. Voici le résultat, dites-moi ce que vous en pensez 😉
Titre de travail
:
Les Ombres de la Seine
Héroïne
Claire Delaunay, 35 ans, détective privée à Paris. Ancienne policière, elle a quitté la brigade criminelle après une bavure traumatisante qui l’a laissée rongée par la culpabilité. Elle lutte contre ses insomnies et une dépendance à l’alcool naissante, tout en essayant de reconstruire sa vie professionnelle.
Acte I – Mise en place et inciting incident
Claire est engagée par une avocate influente pour enquêter sur la disparition d’Élise Marchand, 22 ans, étudiante en journalisme. La police pense à une fugue, mais la famille est persuadée du contraire.
En enquêtant dans les milieux estudiantins et les cafés du Quartier Latin, Claire découvre qu’Élise travaillait sur un reportage concernant un réseau de corruption lié à des marchés publics parisiens.
Premier rebondissement : Claire retrouve le sac d’Élise près des quais de Seine, soigneusement posé, comme une mise en scène. Quelqu’un veut orienter l’enquête.
Acte II – Confrontations, obstacles et révélations partielles
Claire interroge les contacts d’Élise : un professeur de droit charismatique mais controversé, un journaliste d’investigation jaloux de son talent, et un jeune militant associatif engagé dans des actions coup de poing contre la mairie.
Elle subit des pressions : son bureau est cambriolé, son ordinateur piraté. Elle sent qu’elle dérange.
Parallèlement, son passé ressurgit : l’affaire qui l’a forcée à quitter la police impliquait une jeune femme innocente tuée lors d’une intervention. Claire voit des parallèles troublants entre Élise et cette victime passée, ce qui brouille son jugement.
Deuxième rebondissement : le professeur de droit est retrouvé mort, maquillé en suicide. Sur lui, Claire découvre une clé USB contenant des documents compromettants… mais la clé disparaît mystérieusement après une agression dont elle sort blessée.
Acte III – Climax et résolution
Claire identifie finalement un lien entre la disparition d’Élise et un réseau de lobbying occulte mêlant politiques, entrepreneurs et journalistes corrompus.
Elle découvre qu’Élise était toujours vivante, retenue par ceux qu’elle cherchait à dénoncer. Mais pour la sauver, Claire doit affronter ses propres démons : revenir sur les lieux où elle a commis sa bavure, dans un entrepôt des docks où Élise est séquestrée.
Révélation finale : le commanditaire de l’enlèvement n’est autre que l’avocate qui a engagé Claire. Celle-ci utilisait la détective comme pion pour localiser Élise et récupérer les preuves avant qu’elles n’éclatent au grand jour.
Dans un face-à-face tendu, Claire choisit enfin de briser son cycle d’autodestruction : elle parvient à sauver Élise et livrer l’affaire à la presse, au lieu de chercher à se venger ou à dissimuler ses erreurs passées.
Fin possible
Le scandale éclate dans les médias. Claire, lavée d’une partie de sa culpabilité, retrouve une forme de paix intérieure. Pourtant, elle sait que ses blessures ne disparaîtront jamais tout à fait. La dernière scène la montre regardant la Seine, consciente que d’autres ombres rôdent encore dans la ville.
Les antagonistes sont un sujet intéressant pour tout écrivain. Souvent, lorsque nous concevons ou élaborons l’intrigue d’une histoire, l’antagoniste peut être une réflexion après coup, en particulier dans les fictions de genre ou « axées sur l’intrigue », dans lesquelles l’antagoniste est moins susceptible d’avoir une relation avec le protagoniste et plus susceptible d’être une sorte de « grand méchant ».
Mais à bien des égards, l’antagoniste est l’élément central de tout type d’histoire. C’est grâce à lui qu’il y a une histoire. Sans antagoniste, sans quelque chose qui s’oppose à la progression du protagoniste ou qui le pousse à évoluer en raison de la nécessité de faire évoluer ses paradigmes personnels et sociaux, il n’y a pas vraiment d’histoire, n’est-ce pas ? À tout le moins, il n’y a pas vraiment de transformation.
Il est donc tout aussi intéressant d’examiner les antagonistes archétypaux que les protagonistes archétypaux.
Au début de l’année, j’ai publié une longue série d’articles sur les arcs narratifs archétypaux. Cette série traitait de certains archétypes de changement positif, de régression ou de stagnation négative, et d’archétypes « au repos » ou plats qui ponctuent les grands cycles de transformation de la vie humaine.
Beaucoup de ces archétypes interagissent entre eux en tant qu’antagonistes les uns des autres. En particulier, les archétypes négatifs de l’ombre peuvent souvent être considérés comme les antagonistes intérieurs et extérieurs que les archétypes positifs (tels que le héros ou la reine) doivent surmonter afin de compléter leur propre arc narratif. Dans cette série, j’ai également reconnu et mentionné, sans toutefois les aborder en profondeur, certains antagonistes archétypaux plus abstraits et qui ne sont pas toujours caractérisés comme des antagonistes humains spécifiques au même titre que les « archétypes négatifs ». Au début de la publication de cette série, l’un d’entre vous m’a demandé d’explorer plus en profondeur ces forces antagonistes archétypales, une demande pour laquelle je suis très reconnaissant, car elle m’a incité à approfondir mon exploration et ma réflexion sur ce sujet intemporel des personnages et des arcs archétypaux.
Aujourd’hui, je vais donc lancer une série relativement courte (seulement [!] sept parties) consacrée aux antagonistes archétypaux inhérents à chacun des six principaux « arcs de vie » archétypaux. Voici un rappel général de chacun de ces arcs, ainsi que des antagonistes archétypaux associés dont nous discuterons dans cette nouvelle série :
1. L’arc de la jeune fille
Antagonistes archétypaux : l’autorité et le prédateur
2. L’arc du héros
Antagonistes archétypaux : le dragon et le roi malade
3. L’arc de la reine
Antagonistes archétypaux : l’envahisseur et le trône vide
4. L’arc du roi
Antagonistes archétypaux : le cataclysme et le rebelle
5. L’arc de la vieille femme
Antagonistes archétypaux : la mort, la peste et le tentateur
6. L’arc du magicien
Antagonistes archétypaux : le mal et la faiblesse de l’humanité
Dans les prochains articles, nous examinerons chacun de ces éléments plus en détail en relation avec les arcs spécifiques. Pour aujourd’hui, je voudrais commencer par un aperçu rapide de ce que ces antagonistes archétypaux représentent globalement tout au long des arcs.
Quelle est la différence entre un antagoniste et une force antagoniste ?
L’une des raisons pour lesquelles je n’ai pas approfondi les antagonistes archétypaux dans la série originale est que les antagonistes thématiques généraux de chaque arc ou parcours sont clairement des forces abstraites : le dragon, le cataclysme, la mort, le mal, etc. Bien qu’ils puissent être personnifiés ou anthropomorphisés dans certains types d’histoires (par exemple, Smaug dans Le Hobbit ou la mort dans « Le conte des trois frères » de Harry Potter), dans toute histoire « réaliste », ces forces seront symboliquement représentées soit par un simple humain, soit par un système humain, soit simplement par une abstraction qui n’est même pas nommée au-delà de la lutte intérieure du protagoniste (par exemple, le « Mal » auquel est confronté le personnage de Mage joué par Will Smith dans La Légende de Bagger Vance n’est « que » la perte de sens et de but d’un homme après avoir souffert pendant la Première Guerre mondiale).
La Légende de Bagger Vance (2000), DreamWorks Pictures.
Et c’est là qu’il devient important de faire la distinction entre un « antagoniste » et une « force antagoniste ». Pour définir simplement, l’antagoniste dans une histoire est toute personne ou toute chose qui crée systématiquement des obstacles entre le protagoniste et son objectif ultime dans l’intrigue. Bien que les antagonistes archétypaux dont nous parlerons dans cette série soient reconnus comme représentant une sorte de corruption morale, le mot « antagoniste » en soi n’indique jamais aucun type d’alignement moral. Il est possible que l’antagoniste soit la personne la plus morale de l’histoire et le protagoniste la moins morale, ce qui est souvent le cas dans les histoires avec un protagoniste à l’arc de changement négatif.
Par conséquent, l’antagoniste n’a pas besoin d’être humain ni même spécifiquement conscient. En général, le terme « antagoniste » peut être utilisé pour désigner un antagoniste humain (ou humanisé), tandis que le terme plus large « force antagoniste » peut être utilisé pour désigner une forme plus abstraite d’obstacle à la progression du protagoniste.
De plus, il est à la fois possible et courant de voir un antagoniste humain spécifique « représenter » une force antagoniste plus grande et plus abstraite. Par exemple, dans Le Seigneur des anneaux, le sorcier Saroumane est à la fois le représentant direct (parfois) de la force antagoniste supérieure de Sauron (une représentation à peine anthropomorphisée du Mal) et un antagoniste humain contre lequel les protagonistes doivent lutter.
Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi (2003), New Line Cinema.
Les « forces » antagonistes, plus encore que les antagonistes, ont tendance à être profondément thématiques. Elles peuvent même n’être rien de plus dans l’histoire qu’une représentation du mensonge auquel croit le protagoniste — et que celui-ci doit surmonter afin de poursuivre son cheminement vers la maturité. Même si un protagoniste doit finalement vaincre physiquement un antagoniste humain, cette bataille finale n’est en réalité qu’une représentation (une métaphore extériorisée) de la défaite de l’antagoniste thématique plus important. Il est donc souvent utile, voire souhaitable, de créer une histoire qui offre à la fois une force antagoniste et un antagoniste spécifique pour représenter cette force abstraite dans le conflit réel de l’intrigue.
Antagonistes intérieurs et extérieurs
Lorsque j’ai commencé à réfléchir à l’élargissement des antagonistes archétypaux, j’ai réalisé que les six principaux arcs de vie de changement positif offraient tous des exemples intrinsèquement archétypaux à la fois de la force antagoniste thématique (par exemple, le cataclysme du roi) et d’un antagoniste plus pratique basé sur l’intrigue et représenté par un ou plusieurs autres personnages (par exemple, les rebelles du roi).
Que vous choisissiez ou non de les caractériser séparément, ils vous offrent la possibilité d’examiner plus en profondeur les conflits intérieurs et extérieurs de votre protagoniste, et la manière dont vous pouvez les réunir avec cohésion et résonance. Comme vous l’avez peut-être remarqué dans ma liste d’antagonistes archétypaux ci-dessus, j’en ai ajouté quelques-uns qui n’étaient pas directement spécifiés comme tels dans la série originale. En effet, j’ai accordé une importance égale aux deux types d’antagonistes pour chaque arc archétypal.
Cependant, le choix de l’antagoniste représenté dans le conflit extérieur et celui principalement concerné par le conflit intérieur dépendra de la manière dont vous choisissez de dramatiser le thème de votre histoire. Par exemple, dans un arc de la jeune fille, son conflit intérieur peut se concentrer sur son propre sentiment intériorisé d’autorité, tandis que le prédateur est extériorisé (comme dans Jane Eyre). Il serait toutefois tout aussi valable de présenter un prédateur dévalorisant et dévorant comme sa propre critique intérieure, tandis qu’elle est confrontée à une autorité abusive ou restrictive dans l’intrigue externe (comme dans Little Dorrit).
Little Dorrit (2008), BBC / WGBH Boston.
En réalité, ce sont les deux faces d’une même médaille : l’une représente l’autre, mais au final, elles représentent toutes deux le même combat thématique. L’importance accordée à l’une plutôt qu’à l’autre dépend souvent du caractère plus interne et relationnel ou plus externe et axé sur l’action de l’histoire elle-même. Quoi qu’il en soit, votre protagoniste finira par affronter les deux, sous une forme ou une autre. Si l’antagoniste externe doit être vaincu, c’est généralement parce que le protagoniste a déjà vaincu l’antagoniste interne. Ou, si le conflit interne n’est pas vraiment abordé dans l’histoire, la destruction de l’antagoniste externe peut être considérée comme une métaphore du triomphe interne du personnage sur la force antagoniste supérieure.
Antagonistes et contagonistes
Dans le système Dramatica de théorie narrative, Chris Huntley et Melanie Anne Phillips ont inventé le terme « contagoniste » pour désigner une force opposée dans l’histoire qui n’était pas aussi directement opposée au protagoniste que l’antagoniste proprement dit. Bien que le contagoniste puisse parfois être un représentant direct de l’antagoniste ou ce que John Truby appelle un « faux allié », il peut tout aussi bien s’agir d’un personnage qui, au moins au niveau de l’intrigue (sinon au niveau thématique), est totalement séparé de la force antagoniste principale.
Le contagoniste est une sorte d’« antagoniste secondaire », qui peut être plus proche du protagoniste que le véritable antagoniste « Big Bad » et qui a donc plus d’influence sur le conflit interne du protagoniste. Le système Dramatica oppose les contagonistes au mentor (dans un rôle de personnage secondaire). Ensemble, ils agissent comme le « diable » et « l’ange » rivaux sur les épaules du protagoniste, chacun cherchant à être le personnage d’impact qui influence les choix thématiques du protagoniste et détermine si celui-ci restera dans le mensonge ou évoluera vers la vérité.
Bien que les paires d’archétypes antagonistes dont nous allons parler ne correspondent pas toujours parfaitement aux rôles d’antagoniste/contagoniste, il est utile de garder cette dynamique à l’esprit comme une autre façon d’examiner la force antagoniste thématique plus grande et plus abstraite et les antagonistes humains plus proches et plus intimes qui peuplent votre histoire.
Une fois encore, Saroumane dans Le Seigneur des anneaux en est un bon exemple, dans la mesure où il incarne un antagoniste humain spécifique qui peut être considéré comme remplissant ce rôle à travers différents archétypes, selon les personnages qui s’opposent à lui : héros, reines, vieilles femmes, mages, etc. Par exemple, il peut être vu tour à tour comme le roi malade dont le royaume est en train de mourir à cause de sa négligence et que le « héros » Frodon doit guérir, le tyran que la « reine » Aragorn doit remplacer, et le tentateur auquel la « vieille femme » Gandalf le Gris doit résister.
Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau (2001), New Line Cinema.
Saroumane est le représentant de la force antagoniste globale représentée par Sauron, mais il agit également pour son propre compte, parfois même (secrètement) en opposition à Sauron. Sa présence dans l’histoire permet aux personnages d’affronter différentes facettes et incarnations de la force antagoniste thématique globale, ce qui n’aurait pas été possible s’ils avaient simplement affronté le grand méchant Sauron.
***
À bien des égards, comprendre l’antagoniste et/ou la force antagoniste de votre histoire est la clé non seulement de l’intrigue, mais aussi de la compréhension de la véritable signification thématique de votre histoire, qu’elle suive spécifiquement une intrigue archétypale ou non.
Retrouvez tous les articles sur les différents archétypes et les arcs de transformation des personnages sur Archétypes et arcs narratifs
Nous voici donc (presque) arrivés au terme d’un voyage de près de six mois à travers les possibilités offertes par les arcs narratifs archétypaux. Si vous m’avez suivie tout au long de cette série, de loin la plus longue que j’ai jamais partagée, j’espère que, comme moi, vous êtes fasciné et enthousiasmé par les possibilités qu’offrent les archétypes pour apporter de la profondeur, de la résonance et, oui, de la structure à vos récits.
Comme pour toute théorie narrative, le simple fait d’apprendre les archétypes vous a déjà permis d’acquérir par osmose des outils et des références qui apparaîtront probablement naturellement dans votre écriture. En effet, l’apprentissage des spécificités des archétypes ne fait que renforcer ce qui est déjà instinctif, car cette compréhension intuitive est l’essence même et le but des archétypes. À partir de là, vous pouvez bien sûr utiliser ces archétypes et leurs arcs pour planifier, élaborer et écrire activement vos histoires. Les feuilles de structure que j’ai fournies pour chacun des « parcours » de changement positif sont un bon point de départ si vous souhaitez appliquer un arc particulier à votre protagoniste.Aujourd’hui, clôturons officieusement cette série par une brève discussion sur l’aspect plus pratique de l’application des arcs narratifs archétypaux à vos histoires. (La semaine prochaine, nous terminerons officiellement la série par un article récapitulatif « maître », répertoriant les différents points comparatifs de tous les arcs et archétypes, afin que vous puissiez l’utiliser comme un outil de référence facile.
Tout d’abord, je vous encourage à vous approprier ces archétypes. Ne vous contentez pas de croire mes paroles ou celles des nombreux auteurs cités dans cette série. Les archétypes résonnent moins parce que nous les reconnaissons mentalement que parce que nous les ressentons. Lorsque nous rencontrons un véritable archétype (ou même simplement un archétype personnel subjectif), nous ressentons une profonde résonance en nous.
Lorsque vous éprouvez ce sentiment, soyez attentif. Vous avez très certainement trouvé quelque chose qui compte pour vous et votre vie, et donc probablement quelque chose dont vous devriez parler dans vos écrits.
Il est important de comprendre que les archétypes ne sont pas nécessairement figés. Le système que j’ai présenté dans cette série, et qui me correspond personnellement, n’est pas le seul système possible. Il existe bien d’autres archétypes que ceux dont j’ai parlé ici. Vous voulez un filou, une femme fatale ou un guerrier dans votre histoire ? Ces archétypes peuvent être explorés dans leur spécificité et exploités pour créer des histoires tout aussi passionnantes et importantes.
Si cette discussion sur les archétypes vous a interpellé, je vous recommande vivement d’explorer les nombreux livres que j’ai mentionnés tout au long de cette série. Certains sont écrits spécifiquement pour les écrivains, mais la plupart ne le sont pas. La plupart sont destinés aux personnes qui s’intéressent à l’expérience humaine et qui cherchent à trouver des leviers pour leur développement personnel. Aucun de ces livres ne présente le système des arcs de vie exactement comme je l’ai fait, et presque tous proposent d’explorer de nombreux types d’archétypes différents.
Voici une liste rapide de la plupart des livres que j’ai appréciés sur le sujet (avec des liens d’affiliation) :
The Writer’s Journey (Le voyage de l’écrivain) par Christopher Vogler
Cependant, ne vous contentez pas de lire et d’étudier les archétypes, n’ayez pas peur de les trouver en vous-même et dans vos propres expériences. Les êtres humains résonnent avec les archétypes non pas parce qu’ils les trouvent en dehors d’eux-mêmes, mais parce qu’ils les reconnaissent comme faisant partie d’eux-mêmes.
Je citerai une dernière fois la merveilleuse Clarissa Pinkola Estés :
J’encourage les gens à explorer leur propre histoire, car les écorchures aux jointures, les nuits passées à dormir sur le sol froid, les tâtonnements dans le noir et les aventures en cours de route en valent la peine. Il doit y avoir un peu de sang versé dans chaque histoire pour qu’elle puisse apporter son remède… J’espère que vous sortirez et laisserez les histoires vous arriver.
N’oubliez pas que les arcs narratifs archétypaux sont évolutifs, mais pas toujours linéaires
Il est également important de rappeler que, bien que le système archétypal que nous avons étudié ces derniers mois soit présenté de manière linéaire, il ne doit pas nécessairement l’être.
Contrairement à la théorie de la structure narrative et à la structure générale des arcs narratifs, ces arcs narratifs archétypaux ne se retrouvent pas nécessairement dans toutes les histoires. Ils ne sont pas strictement « épisodiques » dans le sens où ils doivent être racontés dans un certain ordre et se limiter à un seul livre à la fois. Les structures que j’ai suggérées pour chaque archétype de changement positif peuvent être utilisées pour un seul livre, mais il est également possible (bien que cela soit bien sûr plus compliqué) d’utiliser plusieurs archétypes dans l’arc narratif du personnage structurel unique d’un livre.
Bien que l’utilisation des arcs narratifs archétypaux dans l’ordre que j’ai présenté permette une progression ordonnée, cohérente et sensée du développement des personnages, en particulier dans une série, nous savons tous que la vie réelle n’est pas toujours aussi ordonnée. Dans The Hero Within (qui traite spécifiquement du développement archétypal dans la vie réelle), Carol Pearson l’exprime ainsi :
Le parcours du héros est évolutif, mais pas linéaire. Aucune règle ne dit que nous devons tous le parcourir de la même manière que les autres. L’astuce consiste à comprendre la forme et la logique uniques de votre propre parcours particulier. Le diagramme circulaire de la roue sacrée… est un modèle bidimensionnel pour un processus tridimensionnel. En fait, il serait plus correct de l’imaginer comme un cône ou une spirale, dans lequel il est possible d’avancer tout en revenant fréquemment en arrière. Chaque étape a sa propre leçon à nous enseigner, et nous retrouvons des situations qui nous ramènent à des étapes antérieures afin que nous puissions apprendre et réapprendre des leçons à de nouveaux niveaux de complexité intellectuelle et émotionnelle.
Il est également important de le comprendre lorsque l’on étudie les archétypes dans d’autres histoires. Les exemples ne seront pas toujours aussi clairement définis que pour les arcs narratifs plus généraux qui représentent les histoires de changement positif, de changement négatif et les histoires plates sans fondement archétypal spécifique.
5 considérations sur la manière d’utiliser les arcs narratifs archétypaux pour vos personnages
Vous êtes donc prêt à commencer à écrire des récits archétypaux épiques ? (Je sais que je le suis !) Quelles sont alors les meilleures pratiques pour appliquer ces idées à vos propres œuvres originales ?
Tout d’abord, n’oubliez pas que tous ces arcs narratifs archétypaux sont « construits » sur les théories et pratiques fondamentales de la structure narrative et des arcs narratifs. Une bonne compréhension de ces idées vous aidera énormément à superposer les archétypes par-dessus.
Deuxièmement, n’oubliez pas que le langage archétypal est profondément et délibérément symbolique. Rien de tout cela ne doit être pris au pied de la lettre. Vous pouvez utiliser tous les archétypes littéralement dans une histoire fantastique si vous le souhaitez, mais vous pouvez également puiser dans le sous-texte d’une histoire hypermoderne et hyperréaliste pour trouver et utiliser les mêmes archétypes.
1. Identifiez les archétypes centraux de vos histoires
La première étape consiste bien sûr à déterminer quel arc archétypal vous souhaitez explorer dans votre histoire. Vous pouvez le faire de deux manières. Soit vous choisissez simplement de raconter une histoire sur une jeune fille, une sorcière, un souverain, etc., puis vous commencez à construire une intrigue autour de ces idées. Soit vous examinez une idée que vous avez déjà pour une histoire et vous déterminez quels archétypes sont naturellement présents.
Par exemple, en élaborant les suites de mes propres romans, je me suis rapidement rendu compte que celles-ci n’étaient pas (et ne pouvaient pas être) un autre arc du héros. Le protagoniste avait déjà parcouru ce chemin et les suites devaient faire progresser l’histoire. Comprendre où le protagoniste s’est déjà rendu est utile pour déterminer la suite des événements et, par conséquent, quels archétypes sont susceptibles d’être les plus précis et les plus utiles.
2. Considérez la série dans son ensemble
Si vous écrivez une histoire indépendante, vous aurez moins de considérations à prendre en compte : il vous suffit de choisir un seul arc archétypal sur lequel travailler. Mais si vous écrivez une série, vous pouvez prendre du recul pour considérer l’arc global que vous allez raconter au fil de plusieurs livres.
Les arcs de vie archétypaux se prêtent parfaitement à la fiction en série. Si vous souhaitez raconter tout le parcours de vie d’un seul personnage, vous pouvez facilement le faire en passant par toutes les étapes, de la jeune fille au mage (avec peut-être quelques livres à arc plat sur l’amant, le parent, etc.).
Si vous savez quelle ampleur vous souhaitez donner à votre histoire et où vous voulez qu’elle aboutisse, vous pouvez mieux faire place à tous les moments archétypaux nécessaires.
Il est également possible d’utiliser un seul arc archétypal (tel que l’arc du héros) pour toute la série, en intercalant les étapes de manière appropriée d’un livre à l’autre.
Plus vous serez clair sur ce point dès le début, plus il vous sera facile de créer la profondeur et la résonance nécessaires (et de vous épargner beaucoup de tracas, croyez-moi !).
3. Utilisez les arcs centraux pour choisir et étoffer les personnages secondaires
Une fois que vous avez identifié l’arc archétypal que suivra votre protagoniste, et donc l’archétype qui définira l’histoire, vous pouvez également utiliser ces informations pour étoffer une distribution secondaire thématiquement solide.
Si vous savez que votre protagoniste suivra un arc du héros, vous savez alors que votre histoire bénéficiera de personnages secondaires qui représentent les archétypes évolués du roi et du mentor ou du mage. Si vous écrivez un arc de la reine, vous savez que votre antagoniste aura une double dimension : à la fois comme envahisseur qui menace le royaume et comme marionnette/tyran qui doit être remplacé.
Vous devrez rechercher deux types particuliers de personnages secondaires qui peuvent être représentés de manière archétypale :
1. Les personnages importants, représentés par des archétypes plats, qui connaîtront la vérité thématique que votre protagoniste tente de saisir et qui seront donc en mesure de lui offrir des conseils.
2. Les antagonistes, qui sont symboliquement importants dans tous les arcs positifs : le prédateur dans l’arc de la jeune fille, le dragon dans l’arc du héros, le cataclysme dans l’arc du roi, etc. (À la demande de plusieurs d’entre vous, nous explorerons ces antagonistes archétypaux dans une autre série plus tard cet automne).
4. Prêtez attention aux thèmes archétypaux inhérents
Les possibilités thématiques au sein de vos histoires archétypales spécifiques et individuelles sont vastes. Mais il est important de reconnaître que chaque archétype offre également des thèmes inhérents. Pour vraiment bien exécuter vos thèmes personnels, vous devez au moins savoir quels thèmes représentent également les archétypes que vous avez choisis.
Dans chacun des articles précédents de cette série, j’ai abordé le « cœur » thématique du mensonge/de la vérité pour chaque archétype. Même si vous choisissez de présenter ces vérités différemment ou d’exploiter leurs multiples nuances, soyez au moins conscient du message que les archétypes centraux partageront avec les lecteurs simplement en étant présents dans votre histoire.
5. Exploitez votre propre expérience archétypale
Nos histoires sont inévitablement celles de nous-mêmes, qu’il s’agisse de notre passé, de notre présent ou de notre avenir. Réfléchissez donc à la manière dont votre propre parcours à travers les arcs de vie peut influencer vos histoires.
Comme le dit Pearson :
Le besoin d’entreprendre un voyage est inné chez l’espèce humaine. Si nous ne prenons pas de risques, si nous jouons des rôles sociaux prescrits au lieu d’entreprendre nos voyages, nous pouvons nous sentir engourdis et éprouver un sentiment d’aliénation, un vide, un vide intérieur. Les personnes qui sont découragées de tuer des dragons intériorisent cette envie et se tuent elles-mêmes en déclarant la guerre à leur graisse, à leur égoïsme, à leur sensibilité ou à tout autre attribut qu’elles jugent déplaisant. Ou bien elles répriment leurs sentiments afin de devenir des machines performantes. Ou encore elles deviennent des caméléons, tuant leur singularité pour servir une image qui, selon elles, leur apportera le succès ou simplement la sécurité. Lorsque nous déclarons la guerre à notre véritable moi, nous pouvons finir par avoir l’impression d’avoir perdu notre âme. Si cela dure trop longtemps, nous risquons de tomber malades et d’avoir à lutter pour guérir. En fuyant la quête, nous faisons l’expérience d’une non-vie et, par conséquent, nous suscitons moins de vie dans la culture. C’est l’expérience du désert.
Où vous situez-vous dans ce cycle ? Votre âge peut vous donner un indice. Si vous vous trouvez chronologiquement dans le premier acte (grosso modo, les trente premières années), le deuxième acte (de trente à soixante ans) ou le troisième acte (de soixante à plus de quatre-vingt-dix ans), vous n’êtes pas nécessairement sur la trajectoire de vie correspondante, mais vous en ressentez très probablement l’appel. Mais, bien sûr, la vie n’est pas aussi simple que la théorie narrative, et vous pouvez être (comme moi) chronologiquement dans votre deuxième acte, mais toujours en train de régler les détails du premier acte.
Non seulement ce travail sur les archétypes individuels est transformateur (sur le plan personnel et social), mais il est également très instructif pour l’application des archétypes à votre écriture. Une fois que vous aurez compris comment vous avez vécu votre propre arc de la jeune fille ou de l’héros, vous pourrez puiser dans un vaste réservoir de sagesse et de compréhension pour écrire ces parcours pour votre personnage, même si leurs histoires se déroulent dans l’espace ou dans des époques historiques lointaines.
Je terminerai par un dernier défi lancé par Pearson, qui, selon moi, témoigne de l’incroyable potentiel que nous offrent les archétypes, tant dans notre écriture que dans notre vie :
La théorie des systèmes nous enseigne que lorsqu’un élément d’un système change, c’est l’ensemble du système qui doit se reconfigurer. Par conséquent, le simple fait de vivre votre propre métamorphose peut contribuer à la transformation de tous les systèmes sociaux dont vous faites partie : famille, école, lieu de travail, communauté et société dans son ensemble.
Nous arrivons ainsi au dernier archétype du cycle de la vie : le mentor, personnage bien connu et très apprécié. Ce dernier archétype plat, qui précède la transformation finale de l’arc du mage, est l’un des plus importants dans la narration humaine.
En effet, après le héros, le mentor est peut-être l’archétype mythique le plus connu.
Le vieil homme sage apparaît à maintes reprises : Obi-Wan, Gandalf, Dumbledore. Dans Sacred Contracts, Caroline Myss fait référence à l’origine du mot « mentor » :
Le Mentor est un enseignant en qui vous pouvez placer une confiance implicite. Le mot vient du personnage de L’Odyssée à qui Ulysse, partant pour Troie, avait confié la garde de sa maison et l’éducation de son fils, Télémaque… Les mentors font plus qu’enseigner ; ils transmettent leur sagesse et affinent le personnage de leurs élèves.
Sans barbe blanche, le mentor n’est bien sûr pas nécessairement un homme. Le mentor est simplement un personnage qui a bien avancé dans la phase de vieillesse et qui a fait ses preuves dans toutes les grandes épreuves de la vie. Contrairement à l’archétype plat précédent de l’Ancien, le mentor est un personnage qui a maintenant entrepris le premier voyage du troisième acte de la vie – l’arc de la Vieille Femme – et qui a dépassé les limites physiques de la vieillesse pour atteindre une sagesse transcendante et même un pouvoir.
Le personnage du Mentor aura encore un arc de changement transformateur à subir : celui de l’abandon de la vie par le Mage. Mais pour l’instant, c’est un personnage qui se trouve à mi-chemin entre la vie et la mort et qui a trouvé une paix sereine avec les deux. En tant que tel, le Mentor est dans une position idéale non seulement pour guider les jeunes, comme le faisait l’archétype précédent de l’Ancien, mais aussi pour les initier en les appelant à la quête.
Comme mentionné dans la discussion sur le premier archétype plat de l’Enfant, le Mentor partage des points communs surprenants avec le jeune Innocent. Le cycle de vie peut être considéré comme représentant un retour au point de départ, du Fou au Fou sacré. Le Mentor, avec toute sa sagesse durement acquise, représente sinon un retour à l’innocence, du moins un retour à sa compréhension. Ce qui a été perdu dans l’enfance a été retrouvé, mais avec les intérêts composés de l’expérience.
À ce titre, le Mentor est particulièrement apte à conseiller les archétypes du Premier Acte, la Jeune Fille et le Héros, car à présent, le Mentor sait à la fois ce que c’est que de lutter avec ces transitions de la vie et que ces jeunes doivent lutter pour se transformer.
Dans Le héros aux mille et un visages, Joseph Campbell aborde certains des paradoxes de cet archétype avant-dernier :
À la fois protecteur et dangereux, maternel et paternel, ce principe surnaturel de tutelle et de direction réunit en lui-même toutes les ambiguïtés de l’inconscient, symbolisant ainsi le soutien de notre personnalité consciente par cet autre système plus vaste, mais aussi l’impénétrabilité du guide que nous suivons, au péril de toutes nos fins rationnelles.
Le défi de l’arc du mage qui suit est celui de lâcher prise sur le monde et les jeunes dont il a la charge. Mais pour le mentor, ce moment n’est pas encore venu. C’est pourquoi nous voyons le mentor occuper une place prépondérante dans les grandes aventures du héros qui sauvent le royaume. Grâce à l’arc de la Vieille femme qui vient de s’achever, le Mentor a intégré l’abandon du pouvoir d’une manière saine qui lui permet désormais de revenir au cœur des luttes de pouvoir importantes de la vie. Le Mentor n’est plus le Roi ; il occupe plutôt une position plus indépendante et, à certains égards, encore plus puissante, celle de mentor du Roi, entre autres.
Le Mentor n’est plus confiné au palais comme pendant l’Arc du Roi. Il est désormais libre de parcourir le monde, toujours en mission pour protéger ce qui devra bientôt être abandonné. Lorsque le Mentor détecte un problème, il devient souvent le messager qui vient avertir le Roi et le Héros qu’un problème se profile et doit être réglé.
Le monde normal du mentor
Symboliquement, la maison du mentor est l’ensemble du royaume. Votre personnage erre où bon lui semble, ne semblant ni avoir ni avoir besoin d’une résidence fixe. Le mentor est le bienvenu partout où il va, vénéré par tous ceux qui ont le cœur pur et qui peuvent reconnaître le statut estimé de cet ancien digne et sage.
Dans la plupart des histoires, le mentor apporte souvent au moins un sentiment de « magie ». Il ou elle apparaît souvent de nulle part, peut-être même comme un étranger pour les personnages plus jeunes, afin d’apporter son aide au moment où la menace qui pèse sur le royaume s’intensifie.
En général, le mentor se distingue de l’ancien en ce que ce dernier vit « dans une cabane à l’orée de la forêt », séparé du village mais en faisant toujours partie, ancré dans une vie normale et mortelle. En revanche, le mentor est un vagabond, qui va et vient à sa guise.
Ce n’est pas toujours littéralement vrai dans une histoire, en particulier dans les histoires modernes. Mais comme les mentors archétypaux sont si rares dans notre monde moderne, nous les représentons presque toujours instinctivement comme étant au moins un peu hors du commun. Ils n’ont donc pas tendance à vivre dans les limites du village du héros ou de l’empire du roi. Ils arrivent, puis repartent.
On le voit avec Dumbledore dans la série Harry Potter. Même s’il vit à l’école de Poudlard, avec Harry et les autres élèves, le directeur Dumbledore est souvent absent pour ses propres affaires. Il va et vient à sa guise.
Harry Potter et l’Ordre du Phénix (2007), Warner Bros.
Dans d’autres histoires, telles que La Ligne verte et Will Hunting, les personnages mentors (respectivement John Coffey et Sean Maguire) vivent avec ou à proximité des autres personnages pendant toute la durée de l’histoire. Mais ils sont importants dans la mesure où ils arrivent au début de l’histoire et, d’une certaine manière, partent à la fin.
La Ligne verte (1999), Warner Bros.
La relation du mentor avec la vérité thématique
En achevant l’arc de la Vieille Femme, le Mentor est passé du statut de sage aîné à une compréhension plus profonde et plus transcendante de la vie et de la mort, une vérité thématique qui pourrait peut-être être formulée ainsi : « La vie est la mort et la mort est la vie. »
Plus important encore, l’achèvement de l’arc de la Vieille Femme a marqué l’acceptation de la mort imminente (quelle que soit la manière dont vous souhaitez présenter cette idée dans votre propre histoire, qu’elle soit magique ou prosaïque).
Cette vérité est inhérente à la capacité du Mentor non seulement à guider les archétypes plus jeunes à travers leurs propres transformations adaptées à leur âge, mais aussi à symboliser quelque chose de plus grand et de plus profond pour le monde en devenir. Ici, à la fin de la vie, le Mentor représente un sens plus profond — et la promesse faite aux archétypes plus jeunes que s’ils restent sur la bonne voie et n’abandonnent pas, eux aussi pourront suivre le même chemin jusqu’au bout.
Cela revêt une importance particulière dans le rôle même du Mentor. Chronologiquement, le Mentor est un personnage très âgé, proche de l’arc final et de la fin du voyage. Mais le Mentor représente un personnage qui n’a pas renoncé à la vie ni à son héritage. Il ou elle a un grand objectif, peut-être plus que tous les archétypes précédents. À bien des égards, le Mentor se définit par sa compassion pour les archétypes plus jeunes.
Campbell écrit que le mentor :
… n’abandonne pas la vie. Tournant son regard de la sphère intérieure de la vérité transcendant la pensée (qui ne peut être décrite que comme « vide », puisqu’elle dépasse le langage) vers le monde phénoménal, il perçoit sans le même océan d’être qu’il a trouvé en lui-même… Ayant dépassé les illusions de son ego autrefois assertif, défensif et égocentrique, il connaît le même repos à l’extérieur et à l’intérieur… Et il est rempli de compassion pour les êtres terrorisés qui vivent dans la peur de leur propre cauchemar.
Comment le mentor crée le changement chez les personnages secondaires
Le rôle du mentor dans l’influence des archétypes plus jeunes est peut-être le plus évident de tous les archétypes plats. Il ou elle les mentore.
Plus précisément, nous savons grâce au célèbre voyage du héros que le mentor est souvent le personnage qui se présente à la porte du héros en devenir pour l’appeler à l’aventure et l’initier à son voyage.
Mais il convient de noter, une fois encore, que même si tous ces archétypes peuvent faire référence à des personnes individuelles, ils sont également importants en tant qu’aspects symboliques d’une seule psyché (qu’il s’agisse de l’auteur, du lecteur, du protagoniste ou des trois). En tant que tel, le mentor représente pour les archétypes plus jeunes leur propre potentiel symbolique. Campbell note que le mentor est la « personnification du destin du héros, qui le guide et l’aide ».
Le mentor est un personnage qui exige le changement. La seule raison pour laquelle un mentor apparaît dans une histoire est de faire bouger les choses. Contrairement aux autres archétypes plats (ou même aux archétypes du changement), qui attendent que le besoin de changement les pousse à agir, le mentor est toujours un catalyseur.
Lorsque l’élève est prêt, le professeur apparaît.
C’est le mentor. Et lorsque le mentor apparaît, la vie de l’élève est changée à jamais.
Types d’histoires mettant en scène un protagoniste mentor
Le mentor occupe bien sûr une place importante dans les histoires qui mettent en scène l’arc du héros. Le mentor peut être considéré comme le plus actif dans ces histoires, car il ou elle devra souvent accompagner physiquement le héros au moins pendant une partie du chemin.
Si le mentor aide plutôt un roi, le personnage du mentor est peut-être plus susceptible de remplir un rôle de conseiller, car le roi est parfaitement capable d’agir et de mener ses propres combats. Contrairement au héros, le roi est plus susceptible de reconnaître la valeur du mentor et de vouloir le protéger du danger physique. (Le mentor peut avoir besoin ou non de cette protection, mais il fera probablement plaisir au roi, ne serait-ce que pour lui donner l’occasion de se transformer et de grandir.)
Les histoires de mentors sont souvent des histoires importantes, car les mentors n’apparaissent pas pour régler de petits problèmes qui peuvent être traités par un archétype plat antérieur. C’est peut-être la raison pour laquelle le Mentor est plus présent dans les arcs du Héros et du Roi, car ces deux arcs marquent les seuils ou les « portes sans retour » (entre le premier et le deuxième acte et entre le deuxième et le troisième acte, respectivement).
Souvent, la qualité « magique » du Mentor se prête à des histoires avec une touche surnaturelle ou fantastique. Même dans les histoires qui se déroulent dans le monde réel, un personnage de Mentor aura souvent des capacités psychiques ou peut-être simplement un sixième sens, comme la vieille paysanne Queenie Turrill dans la série historique Larkrise to Candleford. (Queenie pourrait être une Ancienne, car elle n’a pas de mission et ne quitte pas son village, mais elle possède également certaines qualités de Mentor/Mage).
Larkrise to Candleford (2008-11), BBC One.
Exemples du Mentor :
Voici quelques exemples de l’archétype du Mentor. Cliquez sur les liens pour accéder aux analyses structurelles.
Albus Dumbledore dans Harry Potter à l’école des sorciers (entre autres)
Mentor dans L’Odyssée
Mme Whatsit, Mme Who et Mme Which dans A Wrinkle in Time
Oogway dans Kung-Fu Panda
Soothsayer dans Kung-Fu Panda 2
Avec cet article, nous arrivons à la fin de notre exploration des six arcs de transformation des personnages, ainsi que des douze archétypes négatifs potentiels et des six périodes archétypales plates ou « de repos » entre les arcs de changement.
Retrouvez tous les articles sur les différents archétypes et les arcs de transformation des personnages sur Archétypes et arcs narratifs
Dans un arc de changement positif, un personnage d’impact est le personnage (ou les personnages) qui représente la vérité thématique et son potentiel à « avoir un impact » et à changer le protagoniste. Cependant, dans un arc plat, le protagoniste est le personnage d’impact. En approfondissant les archétypes plats du troisième acte du cycle de vie, nous commençons à voir de plus en plus clairement à quel point les archétypes de la vieillesse peuvent être « percutants ».
En effet, nous connaissons très bien les archétypes plats de l’Ancien et du Mentor, précisément parce qu’ils apparaissent souvent dans les arcs de changement plus jeunes en tant que personnages d’impact importants. Nous sommes plus enclins à reconnaître le Mentor comme un élément essentiel du voyage du héros, mais l’archétype précédent, l’Ancien, n’en est pas moins viable ou important, même s’il est peut-être un peu plus prosaïque.
L’Ancien est l’archétype « au repos » qui vit entre les arcs de changement extrêmement transformateurs du Roi, qui conclut le deuxième acte du cycle en tant qu’arc « mature » ou « adulte » final, et de la Vieille femme, qui, en tant que premier des deux archétypes « anciens » ou « vieillesse » du troisième acte, marque le passage du personnage à la véritable vieillesse. Si le Mentor qui suit peut être plus proactif dans l’accompagnement des jeunes protagonistes prometteurs vers le cycle générationnel suivant, l’Ancien n’en est pas moins influent dans la fourniture de conseils cruciaux et la mise en œuvre de changements importants chez les personnages qui l’entourent.
Essentiellement, le vieil homme est la forme « au repos » de la vieille femme. En tant que tel, ce personnage est dans un état d’intégration après les épreuves et les sacrifices considérables de l’arc précédent du roi, qui s’est terminé par un « retrait » sacrificiel dans le « royaume des anciens ».
Nous pouvons clairement voir le vieillard au début du premier acte de la vieille femme, lorsque celle-ci n’a pas encore décidé si elle allait répondre à l’appel à l’aventure et se lancer dans une nouvelle transformation. Au cours de cette période, et pendant toute la phase de repos qui la précède, la vieille femme, et donc le vieillard, semblent s’être retirés du monde.
Symboliquement, le vieillard vit loin du royaume, dans une hutte isolée dans les bois.
Plus prosaïquement, il s’agit d’un personnage qui s’est retiré de l’agitation des préoccupations commerciales, politiques ou sociales. Symboliquement, le personnage est flétri, peut-être physiquement infirme ou limité. Il n’est plus au centre des défis tourbillonnants du pouvoir et des relations.
En supposant que ce personnage ait réussi et accepté de son plein gré l’arc du roi précédent, son état actuel est alors un état avec lequel il est au moins partiellement réconcilié. Il est toutefois tout à fait possible qu’un personnage soit simplement « plongé » dans cette phase par l’inévitable empiétement de la vieillesse. Dans tous les cas, le personnage se trouve naturellement dans une phase de deuil, de rétablissement et d’intégration.
Mais au sein de ce personnage, comme le prouveront amplement les arcs de changement suivants de la vieille femme et du magicien, il existe, ce qui n’est peut-être pas si surprenant, ce que Clarissa Pinkola Estés appelle dans Women Who Run With the Wolves la « fécondité ».
La reine mère/vieille femme… représente beaucoup de choses, parmi lesquelles la fécondité, le pouvoir immense de voir à travers les ruses du prédateur et la capacité d’adoucir les malédictions. Le mot « fécondité », qui ressemble à un battement de tambour lorsqu’il est prononcé à voix haute, signifie plus que fertile, il signifie « fertile », comme la terre est fertile. Elle est cette terre noire scintillante de mica, de racines noires et velues, et de toute la vie qui l’a précédée, décomposée en une boue humifère parfumée. Le mot « fertilité » renvoie à la notion de graines, d’œufs, d’êtres, d’idées. La fécondité est la matière fondamentale dans laquelle les graines sont déposées, préparées, réchauffées, incubées, conservées. C’est pourquoi la vieille mère est souvent appelée par ses noms les plus anciens – Mère Poussière, Mère Terre, Mam et Ma – car elle est la boue qui donne vie aux idées.
Cette terre noire et profonde est le trésor du travail d’une vie. Quelle que soit l’évolution de la situation de l’Ancien – du palais à la hutte – c’est un personnage qui a mené une vie pleine et bonne. C’est un personnage qui a connu et relevé de nombreux défis et qui, s’il est un véritable ancien, les a surmontés avec grâce, courage et sagesse.
En bref, c’est un personnage qui a beaucoup à apprendre à tout le monde. C’est en grande partie grâce à cet enseignement, cette capacité à influencer la génération suivante, que l’Ancien trouvera la guérison personnelle et la force nécessaire pour se lancer dans les formidables arcs de changement du troisième acte.
Le monde normal de l’Ancien
Nous voyons l’Ancien dans la vieille femme effrayante, Baba Yaga, qui vit dans une cabane au fond des bois et accroche des chats morts et d’autres horreurs à l’extérieur de sa maison. Les enfants se défient de regarder par sa fenêtre, se convainquant qu’elle est une sorcière. Et elle peut jouer le jeu, en partie pour plaisanter, en partie pour tester les enfants, et en partie parce qu’elle n’est pas sûre de ne pas préférer être seule.
Estés écrit de manière évocatrice :
Elle est en dehors des familles apparemment heureuses des villages, en dehors de la pièce chaleureuse et dehors dans le froid ; c’est sa vie maintenant. Cela devient la métaphore vivante des femmes en voyage. Nous commençons peu à peu à ne plus nous sentir partie intégrante de la vie qui nous entoure. La calliope semble loin, les bonimenteurs, les marchands ambulants, tout le magnifique cirque de la vie extérieure vacille puis s’effondre alors que nous descendons plus profondément dans les enfers.
On le voit dans de nombreuses histoires mettant en scène un jeune courageux – la jeune fille ou le héros en devenir – qui ose revenir rendre visite au vieillard grincheux, comme dans The Last Word de Shirley MacLaine et St. Vincent de Bill Murray, parmi tant d’autres.
The Last Word (2017), Bleecker Street.
Il n’est bien sûr pas strictement nécessaire que le vieillard vive seul ou même en marge de la société. Il s’agit simplement d’une représentation symbolique de la manière dont le troisième acte de la vie est séparé des deux précédents de manière définitive, mais parfois vague. Il est tout à fait possible que le personnage âgé vive avec ses enfants, ses petits-enfants ou d’autres membres de sa famille.
On en trouve un bon exemple dans les récits autobiographiques de Truman Capote, tels que « A Christmas Memory », qui raconte son amitié d’enfance avec un cousin âgé alors qu’ils vivaient tous deux avec d’autres parents « moins compréhensifs » dont ils dépendaient. Dans ces récits, le cousin n’est pas stéréotypé comme « grincheux ». Mais elle est clairement éloignée de l’agitation de la « vie adulte », tout comme elle n’a manifestement pas encore entrepris sa transformation vers la profonde compréhension qui accompagne l’arc de la Vieille femme.
A Christmas Memory (1997), Hallmark.
Si vous voulez raconter une histoire à arc plat sur un personnage âgé, il est important que l’isolement ou la séparation (probablement auto-imposée) du personnage soit brisé d’une manière ou d’une autre.
Après tout, les autres personnages doivent « entrer » dans l’histoire pour être transformés par la sagesse de l’Ancien. (Si l’histoire parle d’un protagoniste âgé engagé dans une quête solitaire, comme dans le roman de David Guterson East of the Mountains, il ne s’agit probablement pas d’une histoire d’Ancien à arc plat, mais plutôt d’un arc de transformation de la Vieille femme.
La relation de l’Ancien avec la vérité thématique
Pourquoi l’Ancien a-t-il des vérités thématiques différentes ou plus nombreuses à enseigner que les archétypes plats précédents du Parent et du Dirigeant ? Bien sûr, l’Ancien a vécu plus longtemps et a inévitablement glané quelques indices supplémentaires en cours de route, mais la vraie différence réside dans le fait que les vérités du troisième acte sont d’un autre calibre que celles des deux actes précédents, même si elles peuvent être liées.
Estés parle de la différence paradigmatique :
Dans le monde supérieur, tout est interprété à la lumière de simples gains et pertes. Dans le monde souterrain ou l’autre monde, tout est interprété à la lumière des mystères de la vision véritable, de l’action juste et du développement d’une personne dotée d’une force intérieure intense et d’une grande connaissance.
Ayant tout juste terminé l’arc du roi, l’Ancien a récemment assimilé une vérité qui pourrait être formulée ainsi : « La force spirituelle et la force physique ne sont pas toujours identiques. En effet, il faut parfois être prêt à sacrifier la seconde pour la première. »
Mais plus encore, la vérité thématique présentée dans une histoire de l’Ancien dépendra en grande partie de ce que le personnage plus jeune de l’arc du changement a besoin d’apprendre. À ce stade, l’Ancien a tout fait (ou presque), du moins d’un point de vue archétypal. Quel que soit le problème pratique ou relationnel auquel le personnage plus jeune est confronté, l’Ancien connaît la réponse, ne serait-ce que grâce au temps et à l’expérience.
Même dans des histoires telles que St. Vincent, dans lesquelles le personnage n’a clairement pas réussi tous ses arcs précédents et semble à bien des égards être un échec, il sait néanmoins ce dont le jeune personnage en arc de changement a besoin pour progresser.
St. Vincent (2014), The Weinstein Company.
Comment l’Ancien crée le changement chez les personnages secondaires
À bien des égards, l’Ancien est un archétype évident. L’idée que les anciens encadrent les jeunes nous est familière. Et pourtant, à d’autres égards, la profondeur de cet archétype s’est largement estompée dans la culture moderne (ou du moins occidentale). Les anciens ne sont plus vénérés comme autrefois, et j’ose dire que cela tient en grande partie au fait que peu d’entre eux sont véritablement des Anciens, au sens archétypal du terme, c’est-à-dire des personnes qui ont accompli toutes les initiations et tous les arcs jusqu’à ce stade du cycle de vie.
Partout où nous rencontrons la véritable énergie des Anciens, nous rencontrons quelque chose de très spécial. Nous rencontrons la présence d’une personne qui a la capacité non seulement de guider ou d’enseigner à la jeune génération, mais aussi d’agir comme la force initiatrice qui permet à ces jeunes personnages de se lancer dans leur propre voyage et de le mener à bien. (Ce n’est pas un hasard si c’est souvent, et de manière significative, l’archétype du Mentor qui « appelle » le Héros à la quête qui a le plus d’impact par la suite).
Beaucoup de nos histoires actuelles mettant en scène des anciens ont pour protagonistes des personnages, tels que Vincent, interprété par Bill Murray, qui n’ont pas encore atteint pleinement ce stade archétypal et qui ne peuvent donc offrir qu’un accompagnement et un mentorat limités à leurs jeunes. En général, ils essaient encore de régler leurs propres affaires en suspens issues de leur deuxième acte. Ces histoires ont certainement leur place, car elles reflètent la réalité et peuvent en effet nous aider à surmonter nos difficultés actuelles liées à nos arcs initiatiques. Cependant, une véritable histoire d’Ancien est une histoire dans laquelle l’Ancien possède plus que de simples conseils de bon sens tirés de son expérience de vie, mais plus précisément une sagesse si profonde qu’elle est en fait un pouvoir latent.
Dans Le héros aux mille visages, Joseph Campbell raconte la belle histoire irlandaise de quatre frères qui tentent de convaincre une vieille sorcière de leur donner de l’eau de son puits. Les trois frères aînés échouent à ses épreuves car ils ne comprennent pas ou ne respectent pas la simple vérité de sa magnificence bien méritée. Seul le plus jeune frère, Niall, réussit et gagne le droit d’être initié par cette véritable Ancienne :
Olioll, Brian, Fiches [les frères aînés], se lancèrent également dans la quête et arrivèrent tous au même puits. Chacun demanda de l’eau à la vieille femme, mais tous refusèrent de lui donner le baiser [qu’elle demandait en paiement].
Finalement, c’est Niall qui s’y rendit et arriva au puits : « Donne-moi de l’eau, femme ! » cria-t-il. « Je te la donnerai, répondit-elle, mais donne-moi un baiser. » Il répondit : « Non seulement je te donnerai un baiser, mais je t’embrasserai même ! » Puis il se pencha pour l’embrasser et lui donna un baiser. Une fois cela fait, lorsqu’il la regarda, il n’y avait dans le monde entier aucune jeune femme à la démarche plus gracieuse, à l’apparence plus belle qu’elle : elle était comparable à la neige fraîchement tombée qui recouvre les tranchées, de la tête aux pieds ; elle avait des avant-bras dodus et majestueux, des doigts longs et effilés, des jambes droites d’une belle couleur ; deux sandales de bronze blanc séparaient ses pieds blancs, lisses et doux, de la terre ; elle était enveloppée d’un ample manteau de laine choisie, d’un cramoisi pur, et portait une broche d’argent blanc ; elle avait des dents brillantes comme des perles, de grands yeux royaux et une bouche rouge comme une baie de sorbier. « Voici, femme, une galaxie de charmes », dit le jeune homme. « C’est bien vrai. » « Et qui es-tu ? » poursuivit-il. « Je suis la Règle Royale », répondit-elle, et elle prononça ces mots :
« Roi de Tara ! Je suis la Règle Royale…
« Va maintenant, dit-elle, vers tes frères, et emporte avec toi de l’eau, pour toi et tes enfants, car à jamais le royaume et le pouvoir suprême seront… Et comme tu m’as vue au début, laide, brutale, répugnante, mais finalement belle, ainsi est la règle royale : sans combats, sans conflits féroces, elle ne peut être conquise ; mais au final, celui qui est roi, quel qu’il soit, apparaît beau et élégant. »
Types d’histoires mettant en scène un protagoniste âgé
Comme pour tous les archétypes du troisième acte, il devient de plus en plus difficile de trouver des exemples bien exécutés mettant en scène ces personnages en tant que protagonistes. Nous sommes beaucoup plus susceptibles de les trouver en tant que personnages secondaires marquants dans l’histoire d’un protagoniste plus jeune.
Ces histoires peuvent couvrir toute la gamme des possibilités, selon le type de changement que subit le personnage plus jeune. Le plus souvent, nous voyons le vieil homme interagir avec un enfant (qui, en tant qu’archétype plat, peut également offrir naïvement certaines vérités à la personne âgée, ce qui aidera le personnage plus âgé à guérir et à s’intégrer avant les nouvelles épreuves de l’arc de la vieille femme), une jeune fille, un amant, un parent ou une reine.
L’Ancien n’est pas susceptible d’interagir avec un souverain ou un roi, simplement parce qu’il vient de quitter ces archétypes de manière traumatisante. S’impliquer avec des figures de pouvoir risquerait de provoquer une régression. L’Ancien vient de quitter le palais ; la cabane est l’endroit où il doit se trouver pour le moment.
L’Ancien n’est pas non plus susceptible d’interagir avec le Héros, car l’apparition d’un Héros à sa porte signifie souvent l’appel à l’aventure de l’Ancien dans l’arc de la Vieille femme. Comme nous l’avons vu, le Héros accompagnera très souvent la Vieille femme dans sa descente aux Enfers (comme dans le film Up de Pixar).
Up (2009), Walt Disney Pictures.
Comme la plupart des archétypes plats, l’Ancien est susceptible d’apparaître dans une histoire « domestique ». Contrairement aux arcs de changement, qui traitent au moins symboliquement des menaces qui pèsent sur le royaume (c’est-à-dire la « menace » d’un changement imminent et nécessaire), les archétypes plats représentent des personnages confrontés aux épreuves banales, mais non moins dramatiques, de la vie quotidienne.
En effet, certaines des œuvres les plus marquantes de nos Anciens ne consistent même pas à vivre leur propre arc de transformation, mais simplement à transmettre tout ce qu’ils ont acquis et appris afin de guider la transition des arcs plus jeunes qui suivent leurs traces.
Exemples d’Anciens :
Voici quelques exemples de l’archétype de l’Ancien.
Larkrise to Candleford (2008-11), BBC One ; David Copperfield (1999), BBC One ; Bleak House (2005), BBC Television ; St. Vincent (2014), The Weinstein Company ; The Magnificent Seven (1960), The Mirisch Company ; Fried Green Tomatoes (1991), Universal Pictures.
Lorsque nous pensons aux personnages indispensables, nous avons tendance à penser à des choix évidents tels que le protagoniste, l’antagoniste, et peut-être le mentor, l’intérêt amoureux et l’acolyte. Le « personnage à impact » ne figure probablement pas en tête de votre liste. Mais il devrait l’être. Car vous ne pouvez pas créer un arc narratif sans lui.
Le terme « personnage à impact » a été inventé par Melanie Anne Phillips et Chris Huntley, auteurs de Dramatica, pour décrire ce que l’éditrice Roz Morris appelle plus précisément le « personnage catalyseur ». Il s’agit du personnage qui percute votre protagoniste, le catalyse vers le changement et a un impact majeur sur sa vie.
Le personnage d’impact est celui qui permet, donne le pouvoir ou parfois force tout simplement un ou plusieurs autres personnages à changer. Il s’agit essentiellement d’un personnage à arc plat. Si vous avez lu ma série sur le changement positif et les arcs plats, vous savez déjà que dans un arc de changement, c’est le protagoniste lui-même qui change, tandis que dans un arc plat, c’est le protagoniste qui change le monde qui l’entoure. En substance, un personnage à arc plat est le personnage d’impact dans son histoire, permettant les arcs de changement des personnages secondaires qui l’entourent.
D’accord, mais répondez-moi à ceci : qui est le personnage d’impact dans les arcs de changement ? C’est bien sûr toute la question.
Qu’est-ce que le personnage d’impact ?
Le personnage d’impact peut être un ami ou un ennemi. Nous y reviendrons dans un instant, mais pour l’instant, il suffit de savoir que son rôle réel dans l’histoire n’est pas ce qui le qualifie comme personnage central dans le changement de votre protagoniste. Alors, qu’est-ce qui le qualifie ?
Pensez-y de cette façon : si l’antagoniste représente le conflit extérieur de l’histoire, alors le personnage d’impact représente le conflit intérieur.
Tout comme l’antagoniste, le personnage d’impact est un générateur de conflit. Tout comme l’antagoniste, il est en désaccord avec le protagoniste. Mais contrairement à l’antagoniste, le conflit n’est pas nécessairement le résultat d’objectifs opposés. Il réside plutôt dans les visions du monde opposées du protagoniste et du personnage d’impact. Le protagoniste croit au mensonge ; le personnage d’impact (le chanceux !) connaît déjà la vérité.
Tout au long de l’histoire, le protagoniste et sa foi aveugle dans son mensonge vont continuer à se heurter à la vérité du personnage d’impact. Le protagoniste voudrait peut-être qu’on le laisse en paix avec son mensonge, mais la présence persistante du personnage d’impact ne cesse de lui rappeler la vérité, créant ainsi un conflit interne.
Rochester continue d’inciter Jane Eyre (à son détriment, finalement) à se considérer comme son égale. Les fantômes de Noël poussent Scrooge à sortir de son avarice invétérée. Mattie Ross continue de traîner Rooster Cogburn, un homme de loi compromis, sur la voie de la justice.
The Muppet Christmas Carol (1992), Walt Disney Pictures.
Le personnage d’impact peut ou non essayer activement d’amener le protagoniste à voir cette vérité, mais il sera présent aux moments cruciaux de l’histoire pour aider le protagoniste à voir l’erreur de ses voies. Il détient les réponses que le protagoniste cherche (même si celui-ci ne le sait pas au début de l’histoire), et ces réponses vont s’avérer cruciales pour permettre au protagoniste de vaincre l’antagoniste et de résoudre le conflit externe dans sa quête pour atteindre l’objectif de l’histoire.
Qui est le personnage d’impact ?
Comme l’explique Morris dans son livre Writing Characters Who’ll Keep Readers Captivated, le personnage d’impact peut prendre n’importe quelle forme dans votre histoire :
Il peut s’agir de personnages mentors. Ce sont des figures qui guident le protagoniste dans un nouveau monde, éveillant les qualités dont il a besoin pour relever les défis auxquels il doit faire face. Il s’agit généralement d’un coach ou d’une figure paternelle. Ils périssent parfois après avoir rempli leur rôle, ou dans un rebondissement traître, ils peuvent se révéler être un antagoniste redoutable…
Notez que ce n’est pas parce que le personnage d’impact comprend la vérité spécifique dont le protagoniste a besoin qu’il connaît toutes les vérités. Dans certains cas, il peut s’agir d’un personnage généralement ignorant qui en sait en réalité beaucoup moins que le protagoniste, sauf en ce qui concerne cette vérité particulière.
Envisagez quelques options. Le personnage d’impact de votre histoire pourrait être :
L’antagoniste. (Long John Silver dans L’Île au trésor)
L’Île au trésor (1950), Walt Disney Pictures.
Le contagoniste. (Tom Doniphon dans L’Homme qui tua Liberty Valance)
L’Homme qui tua Liberty Valance (1962), Paramount Pictures.
Le mentor. (Kel dans Mistborn)
L’acolyte. (Nadine Groot dans Red River)
Red River (1948), United Artists.
L’intérêt amoureux. (M. Knightley dans Emma)
Emma (2009), BBC One.
Présent pendant la majeure partie de l’histoire. (Raymond Babbitt dans Rain Man)
Rain Man (1988), United Artists.
Présent seulement par intermittence, mais très présent dans l’esprit du protagoniste. (Obi-Wan Kenobi dans Star Wars)
Star Wars : Un nouvel espoir (1977), 20th Century Fox.
Un collectif de plusieurs personnages. (Les habitants de Radiator Springs dans Cars)
Cars (2006), Walt Disney Pictures.
Le personnage d’impact est le pivot autour duquel tourne l’arc narratif de votre personnage en évolution. Un personnage ne peut pas changer sans quelque chose qui l’affecte en entrant en conflit de manière cohérente et convaincante avec sa croyance dans le mensonge. Lorsque vous planifiez l’arc narratif de votre personnage, placez le personnage d’impact en tête de votre liste de choses à faire, et regardez cet arc se dérouler pratiquement tout seul !
Donnez-moi votre avis : qui est le personnage d’impact dans votre histoire ?
La théorie de la personnalité de l’ennéagramme est un outil formidable pour les écrivains. Sous la surface des neuf types du système, vous trouverez des guides de développement qui comprennent tous les éléments nécessaires à la création d’arcs narratifs solides et transformateurs. La fois précédente, nous avons discuté des arcs narratifs positifs dans l’ennéagramme. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à l’autre côté de la médaille : les neuf arcs narratifs négatifs dans le système de l’ennéagramme.
En tant qu’outil de développement personnel, l’ennéagramme peut nous aider à identifier, dans un premier temps, lequel des neuf types correspond le mieux à nos propres tendances. À partir de là, nous pouvons l’utiliser pour prendre conscience de nos points faibles, de nos facteurs de croissance et de nos angles morts potentiels.
Mais l’ennéagramme ne se limite pas à cela. Tel qu’il est présenté par Don Richard Riso et Russ Hudson dans leur ouvrage révolutionnaire Personality Types, l’ennéagramme offre également plusieurs cartes verticales de progression et de régression au sein de chaque type. En bref, il peut donner des indices sur la place qu’occupe une personne (nous-mêmes ou nos personnages) dans un spectre de santé mentale et émotionnelle.
Pour notre usage personnel, l’ennéagramme peut nous aider à gravir les échelons vers une santé optimale, afin d’obtenir des arcs de personnages positifs. C’est ce que nous avons vu la semaine dernière. En tant qu’auteurs, cependant, nous devons parfois écrire sur des personnages qui vont dans la direction opposée, loin de la santé. Dans le langage de l’arc narratif, les mouvements thématiques d’un personnage à l’arc positif s’éloigneront d’un mensonge ou d’une croyance limitante et se dirigeront vers une vérité plus expansive et libératrice. Quant à un personnage à l’arc négatif, il s’éloignera de la vérité thématique posée par l’histoire.
9 arcs négatifs des personnages dans l’ennéagramme
Si vous ne savez pas quel arc et quel thème vous souhaitez explorer dans votre histoire, l’ennéagramme peut vous aider à identifier les arcs des personnages, tant positifs que négatifs, qui correspondent le mieux à certains types de personnalité. Comme je l’ai expliqué dans le dernier article, le système de l’Ennéagramme est un puits profond dans lequel il est possible de plonger, plein de nombreuses complexités. Ce qui se trouve dans cet article n’est qu’une infime partie de ce qu’il recèle, basée sur mes années d’étude personnelle et de croissance au sein du système, et en particulier sur les comparaisons de types et les descripteurs trouvés dans le livre de Riso et Hudson, La sagesse de l’ennéagramme.
Dans cet ouvrage, ils présentent l’ennéagramme ainsi :
La vérité fondamentale que nous transmet l’ennéagramme est que nous sommes bien plus que notre personnalité. Nos personnalités ne sont que les aspects familiers et conditionnés d’un éventail beaucoup plus large de potentiels que nous possédons tous.
Les neuf types de personnalité de l’ennéagramme.
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser rapidement au côté obscur. Que se passe-t-il lorsqu’une personne, un personnage de votre histoire, est incapable de dépasser les croyances limitantes ancrées dans sa personnalité ? Que se passe-t-il si ce personnage cède à ses peurs, ses douleurs, ses illusions et ses zones d’ombre ? Il en résultera une évolution négative du personnage (qu’elle soit importante ou mineure). Voici les éléments clés à garder à l’esprit concernant la possible régression de chacun des neuf types de l’Ennéagramme, si vous décidez de les utiliser dans vos histoires.
(Comme mentionné dans l’article précédent, si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous recommande également les livres The Road Back to You de Ian Morgan Cron et Suzanne Stabile et The Complete Enneagram de Beatrice Chestnut, ainsi que les podcasts respectifs de ces auteurs, « The Enneagram Journey » de Suzanne Stabile et « Enneagram 2.0 » de Beatrice Chesnut et Uranio Paes. L’interview de Stabile avec Russ Hudson, « The 9 Virtues and Passions », est un excellent point de départ pour approfondir les aspects les plus complexes de la théorie.)
1. L’arc négatif du réformateur : du ressentiment à la tyrannie
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « Tu es bon. »
Le désir inné des types 1 d’apporter de l’intégrité à eux-mêmes et au monde qui les entoure peut être compliqué par une peur inconsciente qu’ils sont, en fait, intrinsèquement mauvais ou corrompus d’une manière ou d’une autre. Cela pousse ces personnages vers le perfectionnisme, d’abord de manière modérée, puis, s’ils ne sont pas contrôlés, vers une tyrannie obsessionnelle qui les pousse à vouloir contrôler les autres également. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à juger ou à condamner à la fois lui-même et les autres.
Cela peut les conduire à croire qu’ils sont personnellement responsables ou obligés de « tout » réparer. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Personnalité Type 1 peuvent commencer à manipuler les autres en leur proposant des « corrections » qui visent à les mettre en conformité avec leurs propres croyances et normes personnelles. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter sur les autres toute la « méchanceté » qu’ils craignent en eux-mêmes et se charger eux-mêmes de les punir.
Type 1 : Ra’s Al Ghul (tous les exemples de personnages ont été classés par Charity Bishop, du formidable Tumblr Funky MBTI Fiction). (Batman Begins (2005), Warner Bros.)
2. L’arc négatif de l’aide : de l’orgueil à la manipulation
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « Tu es aimé. »
Le désir inné des types 2 d’aimer et d’être aimés peut être compliqué par une peur inconsciente qu’ils ne sont en fait pas dignes d’être aimés. Par défense, ces personnages commencent alors à trop donner aux autres et à surévaluer ce service (une source de « fierté »), car ils confondent le « besoin d’être nécessaire » avec leur véritable besoin d’amour. Si ce besoin d’être reconnu par les autres n’est pas satisfait, il peut dégénérer en une manipulation pure et simple des besoins et des émotions des autres. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à sous-évaluer ses propres besoins au détriment de ceux des autres.
Cela peut le conduire à croire qu’il doit donner toujours plus pour gagner l’admiration, l’approbation et l’amour des autres. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Deux peuvent commencer à manipuler les autres en cherchant à créer des dépendances, se rendant indispensables afin que les autres « ne puissent pas vivre sans eux ». Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter sur les autres tout le « manque d’amour » qu’ils craignent en eux-mêmes, amenant les autres à se sentir eux aussi indignes, à moins qu’ils ne puissent à leur tour prouver leur amour aux Deux.
Type Deux : Cynthia Kirkpatrick dans Wives and Daughters d’Elizabeth Gaskell (Wives & Daughters (1999), BBC/WGBH Boston.)
3. L’arc négatif du battant : de la vanité à la mégalomanie
Vérité fondamentale que le personnage refuse de croire : « Vous êtes aimé pour ce que vous êtes. »
Le désir inné des types 3 d’apporter quelque chose au monde peut être compliqué par une peur inconsciente qu’ils n’ont en réalité aucune valeur intrinsèque, que leur seule valeur réside dans ce qu’ils font et non dans ce qu’ils sont. Par défense, ces personnages se mettent alors à courir après le succès et la reconnaissance extérieure afin de rehausser leur image d’eux-mêmes. Si elle n’est pas maîtrisée, cette conscience de l’image peut dégénérer en mégalomanie. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à cacher sa véritable personnalité en essayant de devenir un « idéal ».
Cela peut le conduire à croire encore plus au mensonge selon lequel il doit gravir les échelons du pouvoir, du prestige et du succès. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Troisièmes peuvent commencer à manipuler les autres en adoptant le masque le plus acceptable ou le plus charmant, ce qui leur permet d’avancer vers leurs propres objectifs. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter avec arrogance sur les autres tout ce qu’ils craignent de ne pas avoir en eux-mêmes, se croyant supérieurs aux autres et les traitant avec mépris.
Type 3 : Cal Hockley (Titanic (1997), Paramount Pictures.)
4. L’arc négatif de l’individualiste : de l’envie à l’obsession de soi
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « Vous êtes vu pour qui vous êtes. »
Le désir inné des types 4 d’être authentiquement eux-mêmes peut être compliqué par une peur inconsciente de ne pas avoir de véritable identité ou importance personnelle. Par défense, ces personnages commencent alors à se cacher derrière une mentalité de victime qui les conduit à envier la vie « parfaite » des autres, ou à se réfugier dans des rêves romantiques sur ce que leur vie pourrait être. Si elle n’est pas maîtrisée, cette envie peut dégénérer en complaisance et en obsession de soi. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est une tendance à se replier sur lui-même, à refuser de surmonter ses blessures et même à chercher à intensifier ses sentiments.
Cela peut le conduire à se convaincre qu’il est trop spécial ou unique pour que le reste du monde puisse jamais le comprendre ou l’apprécier. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Quatre peuvent commencer à manipuler les autres en devenant de plus en plus capricieux, exigeant que les autres les traitent avec des gants. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter sur le monde qui les entoure la peur d’être « des moins que rien », traitant les autres avec mépris.
Type Quatre : Emma Bovary (Madame Bovary (2015), Warner Bros.)
5. L’arc négatif de l’enquêteur : de l’avarice à la réclusion
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « Vos besoins ne sont pas un problème. »
Le désir inné des types Cinq d’être compétents et utiles peut être compliqué par la peur inconsciente de ne pas avoir la capacité d’interagir avec le monde. Par défense, ces personnages commencent alors à conserver leurs ressources personnelles (« avarice »), croyant que le monde leur en demandera trop. Si elle n’est pas contrôlée, cette mentalité de manque peut dégénérer en isolement volontaire. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à trop réfléchir à ses propres expériences personnelles et à privilégier le subjectif plutôt que l’objectif.
Cela peut le conduire à renforcer le mensonge selon lequel il ne peut pas risquer de donner trop de lui-même (son temps, son énergie ou son expertise) à un monde qui ne l’apprécie pas et ne le récompense pas. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Cinq peuvent commencer à manipuler les autres en se détachant émotionnellement et en se repliant sur leurs propres préoccupations. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter leur peur de leur incompétence sur le monde qui les entoure, ce qui rend les autres stupides.
Type Cinq : Saroumane (Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau (2001), New Line Cinema.)
6. L’arc négatif du loyaliste : de l’anxiété au dogmatisme
Vérité fondamentale à laquelle le personnage ne parvient pas à croire : « Tu es en sécurité. »
Le désir inné de sécurité et de sûreté des types Six peut être compliqué par la peur inconsciente de ne pas être capable de s’offrir le soutien et les conseils dont ils ont besoin pour se sentir en sécurité. Pour se défendre, ces personnages commencent alors à dépendre de plus en plus d’autorités externes et de systèmes de croyances. Si rien n’est fait, leur anxiété peut se transformer en une adhésion frénétique à un dogme. Un signe précoce indiquant que ce personnage est peut-être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à se rendre dépendant de personnes ou de systèmes « plus forts » que lui.
Cela peut les conduire à croire qu’ils sont incapables de penser par eux-mêmes ou même de prendre soin d’eux-mêmes sans aide extérieure. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Six peuvent commencer à manipuler les autres en se plaignant et en testant leur loyauté. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter leurs peurs sur le monde qui les entoure, sapant ainsi la force et la foi des autres, cherchant à les rendre impuissants.
Type Six : Elizabeth Poldark (Poldark (2015-19), BBC One.)
7. L’arc négatif de l’enthousiaste : de la gourmandise à l’évasion
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « On prendra soin de toi. »
Le désir inné de bonheur des types 7 peut être compliqué par une peur inconsciente qu’ils sont, en fait, susceptibles de souffrir de privations ou de douleurs. Par défense, ces personnages se fixent sur la recherche d’expériences positives (au point de devenir « gloutons ») et évitent toute expérience négative. Si ce désir de plaisir et d’abondance n’est pas contrôlé, il peut dégénérer en évasion hédoniste. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à se focaliser sur un avenir heureux (en excluant le passé ou le présent) en comptant les jours qui le séparent de la « prochaine bonne chose ».
Cela peut le conduire à croire davantage au mensonge selon lequel la meilleure vie est toujours ailleurs, au-delà de l’horizon, hors de portée. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Sept peuvent commencer à manipuler les autres en les détournant des « vrais » problèmes ou des situations négatives qu’ils ne veulent pas reconnaître. Dans les cas extrêmes, les Sept peuvent finir par projeter leur peur d’être piégés sur le monde qui les entoure, ce qui fait que les autres se sentent piégés ou privés d’une manière ou d’une autre.
8. L’arc du challenger : de l’intensité à la violence
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « Vous ne serez pas trahi. »
Le désir inné des types Huit de se sentir protégés et souverains peut être compliqué par la peur inconsciente d’être contrôlés ou blessés par les autres. Sur la défensive, ces personnages repoussent les autres afin de ressentir leur propre force et leur invulnérabilité. Si ce désir de se sentir en sécurité à travers l’intensité de leurs propres expériences n’est pas contrôlé, il peut se transformer en agressivité réflexive. Un signe précoce indiquant que ce personnage est au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à vouloir contrôler de force tout et tout le monde dans sa vie.
Cela peut les conduire à croire encore plus profondément au mensonge selon lequel ils doivent lutter pour accomplir quoi que ce soit. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Huit peuvent commencer à manipuler les autres en exerçant une domination sur eux et en utilisant la force (même si ce n’est que la force d’une personnalité intense) pour les amener à se plier à leurs exigences. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter leur peur d’être blessés ou contrôlés sur le monde qui les entoure, et ainsi intimider les autres pour les soumettre.
Type huit : Katherine Pierce (The Vampire Diaries (2009-17), The CW.)
9. L’arc négatif du pacificateur : de l’apathie à la dissociation
Vérité fondamentale à laquelle le personnage refuse de croire : « Ta présence compte. »
Le désir inné des types 9 d’être en paix avec tout et tout le monde peut être compliqué par une peur inconsciente d’être, en réalité, irrémédiablement séparé des autres. Par défense, ces personnages sombrent dans la léthargie et l’apathie afin d’éviter la douleur du conflit. Si ce désir d’éviter les conflits n’est pas maîtrisé, il peut se transformer en incapacité à se défendre ou à défendre les causes auxquelles ils croient. Un signe précoce indiquant que ce personnage pourrait être au début d’un arc (positif ou négatif) est sa tendance à éviter de se laisser toucher ou affecter par ses expériences du monde.
Cela peut le conduire davantage dans le mensonge selon lequel, afin d’éviter la séparation qu’il ressent lorsqu’il est en désaccord avec les autres, il doit réprimer ses propres besoins et son identité pour éviter les conflits. Si ces tendances ne sont pas contrôlées, les Neuf peuvent commencer à manipuler les autres par une résistance passive et en ignorant la réalité de certaines situations. Dans les cas extrêmes, ils peuvent finir par projeter sur le monde qui les entoure leur peur de perdre le contact avec les autres, coupant ainsi tout lien avec ceux qui les aiment.
Type Neuf : Tommen Baratheon (Game of Thrones (2011-19), HBO.)
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Les germes des arcs négatifs des personnages dans l’Ennéagramme sont tout aussi riches que ceux des arcs positifs. Il est important de noter que, bien que ces tendances négatives représentent des luttes fondamentales pour les types, la présence de ces traits ou inclinations n’indique pas en soi qu’une personne se trouve sur un « arc négatif ». En effet, comme nous l’avons souligné tout au long de cet article, les aspects négatifs d’un type seront présents au début des arcs négatifs et des arcs positifs.
Que vous choisissiez d’emmener vos personnages dans un voyage positif hors de leur ombre ou dans un voyage négatif plus profond dans leurs possibilités les plus sombres, c’est à vous de décider, en fonction des histoires que vous souhaitez raconter.
Pour en savoir plus sur les complexités profondes du développement et du potentiel de chaque type, je vous recommande de consulter certaines des merveilleuses ressources mentionnées ci-dessus.
Wordplayers, donnez-moi votre avis ! Pensez-vous que vous pourriez un jour écrire l’un des arcs négatifs de l’Ennéagramme ? Dites-le-moi dans les commentaires !